mardi 3 novembre 2015

[Wii U] Le test de Assassin's Creed IV : Black Flag

S’il y a bien une licence qui sait nous plonger dans les temps passés et nous faire découvrir ou redécouvrir des pans de l’Histoire, c’est celle d’Assassin’s Creed. Cette fois, c’est l’univers de la piraterie du XVIIIe siècle qui est mise à l’honneur par Ubisoft dans Assassin’s Creed IV : Black Flag où vous allez incarner Edward Kenway. Le nom Kenway vous dit quelque chose ? Rien du plus normal puisqu’Edward n’est autre que le grand père de Connor, héros de l’épisode précédent.



CHRONIQUE D’UN HÉROS PAS SI ORDINAIRE.
1715, Edward a quitté l’Angleterre, laissant derrière lui l’ensemble de ses biens et sa compagne Caroline dans l’espoir de faire fortune. Alors qu’il aurait pu rejoindre la marine royale, moins risquée, Edward s’y refuse, cette dernière étant nettement moins lucrative que la piraterie. C’est dans les caraïbes, sur le pont d’un bateau, que nous retrouvons Edward alors qu’il est en plein combat pour sa survie, le navire sur lequel il est alors moussaillon étant attaqué par celui d’un Assassin. Au terme, d’un rude combat en pleine mer, les deux vaisseaux sont détruits et vous échouez sur la plage d’un ilot en compagnie de l’Assassin, bien mal en point et qui vous demande de l’aide pour se rendre à la Havane. C’est à cet instant qu’Edward va prendre une grande décision, celle de poursuivre et tuer l’Assassin afin de prendre sa place. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que cela va le propulser dans un monde qu’il n’aurait jamais cru fréquenter et où il côtoiera à la fois le meilleur et le pire de l’humanité.

UNE HISTOIRE EN RETRAIT PAR RAPPORT AUX TITRES PRÉCÉDENTS.
Contrairement aux épisodes précédents où deux trames narratives coexistaient, celle du présent et celle du passé, notamment avec l’arc narratif dédié à Desmond Miles, Assassin’s Creed IV : Black Flag se concentre quasi exclusivement sur le personnage d’Edward. L’histoire du présent s’avère relativement anecdotique puisque vous incarnez un personnage dont on ne sait rien ou presque, si ce n’est qu’il est une nouvelle recrue d’Abstergo et que sa mission est d’utiliser l’Animus afin de chercher des informations sur les pirates. Ce ne sont, par ailleurs, pas les incursions dans le présent pour réaliser quelques missions comme, par exemple, pirater des ordinateurs afin de trouver des informations, qui remonteront le niveau. Heureusement, du côté du passé, sans être digne d’un roman, l’histoire se révèle un peu plus étoffée et prend toute sa dimension au fil du temps.


UN IMMENSE MONDE OUVERT PARTAGÉ ENTRE TERRE ET MER.
Dans Assassin’s Creed IV : Black Flag, la mer est un élément important et vous passerez beaucoup de temps sur votre bateau, le Jackdaw, afin d’affronter les flottes qui barrent dans ces eaux loin d’être paisibles. Quel plaisir de repérer un navire, de se lancer à sa poursuite afin d’essayer de se procurer son précieux butin. Cette phase du jeu tient vraiment en haleine puisqu’on se laisse réellement emporter dans l’action, cherchant le meilleur angle d’attaque, se demandant comment utiliser au mieux les différentes armes à notre disposition. En effet, en plus des canons qui permettent d’attaquer par salve sur les flancs, il est également possible d’atteindre des cibles plus éloignées grâce à un mortier présent à la proue. Et si d’aventure, l’assaut ne se passait pas comme prévu, il est possible de se délester de barils de poudre dans le sillage du bateau afin de détruire ou du moins ralentir un ou plusieurs bateaux qui auraient pris le Jackdaw en chasse.

Lorsque vous avez lancé une attaque sur un navire et que celle-ci s’avère être victorieuse, 2 possibilités s’offrent à vous : la première est de couler le bateau et son équipage, la seconde est de vous lancer à l’abordage afin de prendre possession du navire en réalisant au passage une courte mission telle que tuer un certain nombre d’adversaires, voir le capitaine ou capturer le pavillon, etc.. Du choix que vous avez fait dépendra alors la hauteur de votre récompense, puisque couler manu militari le bateau vous offrira un butin nettement moins important, que ce soit en Reals, la monnaie dans le jeu, ou en matériaux. Les matériaux vous permettront, entre autre, d’améliorer les capacités de votre bateau, de le renforcer, d’augmenter sa puissance de feu et ce, dans le but de pouvoir vous attaquer à des bateaux de plus en plus gros et possédant des cargaisons encore plus importantes voir d’assiéger des places fortes. Et si vous êtes assez fort, vous pourriez bien réussir à battre le Man’o’War, navire de guerre qui fit son apparition dès le XVIIème siècle dans la marine anglaise.

À noter que les navires ne seront pas les seuls éléments dont vous devrez vous soucier puisque la météo ne se privera pas de vous rappeler à quel point la nature peut être destructrice en mettant, par exemple, un typhon sur votre passage. Dans ce genre de cas, il vous faudra faire preuve de sang-froid et de dextérité pour vous éloigner de sa trajectoire tout en prenant garde de bien prendre les vagues afin d’éviter que la mer déchainée ne vous envoie vous et votre équipage par le fond.


Naviguer ne vous permettra pas uniquement de combattre, mais également de rejoindre la terre ferme, la civilisation. Nassau, Kingston et La Havane sont ainsi 3 villes dans lesquelles vous ferez escale et où vous retrouverez le système de jeu qui a fait le succès de la série : rencontrer des individus, se voir proposer des contrats et les exécuter, trouver les points de synchronisation, espionner sans se faire repérer afin de recueillir des informations, jouer à des mini-jeux, etc...

GRAPHIQUEMENT PLUTÔT RÉUSSI MAIS...
Lorsque j’ai lancé le jeu, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en termes de graphisme puisque c’est le premier de la série auquel je joue sur Wii U et c’est assez fébrilement que j’attendais de voir le résultat. Autant le dire tout de suite, j’ai été très agréablement surpris, le jeu est assez beau et il y a même quelques endroits et paysages qui sont tout bonnement magnifiques. C’est notamment le cas quand vous débarquez sur certaines iles avec leurs végétations luxuriantes ou au niveau de certaines plages et criques. Lorsque l’on se trouve sur le bateau, les graphismes sont plus communs même si les vagues et les projections d’eau sont du plus bel effet. Il en est de même en ville où globalement on ne tombe pas en pamoison, sauf en quelques occasions très réussies mais globalement cela reste beau.

Malheureusement, si le jeu est esthétiquement réussi, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas exempt de défaut. Le premier et le plus grand étant la présence très importante de clipping qu’une utilisation de brume ou de flou ne parvient pas à faire disparaître. S’il est vrai que l’on pourra constater des baisses de framerate, celles-ci restent heureusement limitées, dans la très grande majorité des cas. L’aliasing est quant à lui également visible.

En ce qui concerne la bande sonore, celle-ci accompagne parfaitement le titre que ce soit au niveau des musiques ou des effets sonores. Mention spéciale en guise de coup de cœur pour les marins qui chantent lorsque l’on est en pleine mer, cela donne une ambiance très particulière et en même temps chaleureuse qui contribue fortement à l’immersion du joueur dans le jeu.


J’AI MAL À MON GAMEPLAY...
Qu’Edward soit un adepte du Free Run, bondissant de toit en toit, grimpant sur les murs, les poteaux tel un Yamakasi du passé ne me dérange pas puisque cela donne un aspect dynamique au personnage et du style au déplacement. Ce qui est beaucoup plus dérangeant par contre c’est le fait que ceci ne soit pas correctement géré et qu’Edward aura parfois tendance à en faire un peu qu’à sa tête. En effet, nombreuses sont les occasions où Edward va s’accrocher ou grimper alors que vous ne le vouliez pas car lorsque vous courrez dans les rues de la ville, si vous passez trop près d’un mur ou de quoi que ce soit où Edward peut s’agripper il le fera. Vous étiez en train de poursuivre quelqu’un ? Dommage, Edward s’est accroché et vous, vous venez d’être désynchronisé. Il en va de même sur les bateaux où si vous courrez trop près du mat, vous pourriez bien vous retrouver tout en haut, Edward s’étant alors accroché au système lui permettant de se propulser jusqu’à la grand’voile. Ceci est bien évidemment un problème que vous rencontrerez dans les espaces confinés ou étroit. Même si l’on s’habitue avec le temps, on finit toujours par se faire avoir à un moment ou à un autre et cela peut s’avérer très frustrant.

Autre point négatif, c’est l’intelligence artificielle dont le fonctionnement semble assez erratique. En effet, parfois vous allez être détecté de très loin, l’ennemi faisant alors preuve d’une acuité visuelle sans commune mesure et parfois c’est totalement l’inverse. Il en est de même lorsque des gardes passent à côté de cadavres sans donner la moindre alerte. J’avoue avoir du mal à comprendre la logique dans l’IA qui aurait certainement besoin d’un bon coup de jeune. Une fois ces deux points négatifs pris en compte, il reste malgré tout une expérience de jeu très sympathique dans l’ensemble.

En ce qui concerne le Wii U GamePad, sauf rares exceptions, il se cantonne à afficher la carte de la ville ou de la mer et des côtes environnantes lorsque l’on se trouve sur le bateau.


UNE DURÉE DE VIE CONSÉQUENTE !
Les Assassin’s Creed ont toujours eu des durées de vie importantes et ce dernier opus ne déroge pas à la règle. Entre la quête principale, les multiples quêtes annexes, la chasse et la pêche permettant d’obtenir des matériaux nécessaires à l’amélioration de l’équipement d’Edward et du Jackdaw, la chasse aux trésors sous-marine, les contrats d’assassins, l’exploration des flots à la recherche d’iles pleines de trésors, et bien d’autres activités, vous pouvez compter facilement une quarantaine d’heures de jeu. Divisez par deux si vous vous contentez de faire la trame principale de l’histoire.

Une fois le mode Histoire terminé, vous pourrez encore passer de nombreuses heures sur le titre en expérimentant le mode multijoueurs qui vous permettra de jouer dans différents modes, d’effectuer des missions scénarisées dans le mode coopératif "Meute" et même de créer votre propre mode de jeu sur mesure grâce au Labo.


ALORS PRENONS-NOUS LA MER CAPITAINE ?
Impossible de répondre à cette question autrement que par l’affirmative. En effet, même si le jeu n’est pas exempt de défauts, comme vous avez pu le lire au cours de ce test, il n’en reste pas moins très bon et offre une grande variété de contenu, ce qui lui confère une durée de vie impressionnante.

Espérons cependant que pour la prochaine mouture, un effort tout particulier sera réalisé sur l’IA, le déplacement et sur la trame historique qui s’avérait malgré tout assez légère pour un Assassin’s Creed.

Test de Ikekreham

"C'est pas l'homme qui prend la mer,
c'est la mer qui prend l'homme... tin tin tin."

Ce qu’on a aimé :
  • Les graphismes réussis dont certains sont tout bonnement somptueux.
  • La bande son qui accompagne parfaitement le gameplay et l’histoire. Mention spéciale aux chants des marins.
  • Qui n’a pas rêvé de crier « À l’abordage » puis de le faire ?
  • La quantité impressionnante d’activités et de quêtes secondaires.
  • La durée de vie conséquente.

Ce qu'on a moins aimé :
  • Une intelligence artificielle qui a bien besoin d’être revue de fond en comble.
  • Edward qui a tendance à s’accrocher partout à la moindre occasion.
  • L’aliasing assez prononcé, de rares baisses de framerate et quelques bugs de collision.
  • C’est parfois un poil répétitif.

Genre : Aventure
Développeur & Éditeur : Ubisoft

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