lundi 28 décembre 2015

[Wii U] Le test de Typoman

Dans un univers apocalyptique, un apprenti héros va devoir se frayer un chemin au milieu de tous les dangers pour arriver à combattre un démon maléfique. Pour se faire, il devra maîtriser la langue de Shakespeare et jouer avec les lettres mélangées au décor. Votre mission, l’aider à parcourir ce monde à l’aide de vos 2 écrans.


Un HERO solitaire…
Tout commence lors du prologue, avec un des O qui se détache et qui devient notre personnage, petit cercle vide au milieu de nulle part, dans un décor un peu (voire complètement) effrayant. Sans transition ni explication, il se met à rouler au grès de nos commandes, jusqu’à ce qu’il rencontre un E sur lequel il saute pour pouvoir se mouvoir un peu mieux. Nous avons là un homme-tronc qui sautille comme il peut pour avancer, sans pouvoir sauter ni faire d’autres actions que ce soient, jusqu’au H qui formera ses jambes. Le pauvre peut enfin se mettre à sauter, enjamber les obstacles, et il continue d’avancer dans ce monde hostile. Il arrive enfin à trouver un R qui se placera au bras, et malheureusement il n’en trouvera qu’un seul. Cela lui permet malgré tout de se mouvoir à peu près normalement, et d’interagir avec le décor en portant les lettres qui se trouvent sur son chemin pour les déplacer ou les jeter au loin.

Hero (prénom de notre personnage) va ainsi devoir parcourir un monde sombre, froid, et surtout très hostile, où le danger est omniprésent, même s’il ne le sait pas encore. Chaque élément du décor peut se révéler être un ennemi potentiel, même ce qui pouvait sembler amical ou neutre, et c’est aussi sans compter les dangers invisibles au premier abord. La première fois que le héros fut dévoré par un genre de gros ver des sables (mais dans une grotte), je fus très surprise ! Mais ce n’était que l’une des nombreuses énigmes de typographie à résoudre…

Fort heureusement, le jeu est fait de telle sorte que le game over n’existe pas. Notre héros n’a pas de vies, et revient à chaque échec. Mais attention, pas de points de sauvegarde, mais des portions de chapitre à sauvegarde automatique ! Ainsi, pas besoin de recommencer tout un niveau ou de galérer une fois de plus sur cette énigme qui nous a donné tant de fil à retordre mais qu’on avait réussi tant bien que mal à passer. Et depuis le menu principal, chaque portion est accessible indépendamment, si on souhaite refaire une énigme ou la montrer à quelqu’un. Par contre, les temps de chargement sont très longs, donc il vaut mieux ne pas abuser des allers-retours entre le jeu et le menu principal.


Un gameplay atypique
Je n’avais pas trop fait attention à ce jeu lors de l’E3, ne possédant alors pas la Wii U, mais quand j’ai commencé à m’y intéresser, j’ai surtout été attirée par le gameplay assez particulier, en plus du décor. Il m’était présenté comme un jeu de lettres, où il fallait former certains mots pour avancer dans l’histoire. Et je ne savais pas encore à quel point cet aspect était marqué !

Les lettres font partie intégrante du décor, et il faudra en utiliser certaines de manière à avancer et passer les pièges qui se trouvent sur notre chemin, par le biais d’actions simples, mais le plus souvent par une réflexion plus poussée. Parmi les plus simples mais pas forcément les plus évidentes dans l’immédiat, je peux citer un petit L au milieu de nulle part, qui est en fait un levier à tirer pour qu’une action se produise. À l’inverse, les plus évidentes ne sont pas les plus faciles, et quand il y a plusieurs lettres posées tranquillement au sol, il n’est pas aisé de savoir quoi en faire. Hero pourra les pousser, les tirer, les lancer et même les porter. Mais il ne lui sera pas possible de sauter avec une lettre à bout de bras, donc il faudra jongler entre lancer de lettres et course d’obstacles par moment.

En parlant de lettres et de formation de mots, une petite précision s’impose : le jeu est totalement en anglais. Mais il faut se rassurer, le niveau de langue requis n’est pas très élevé, et je pense même qu’on pourrait s’en tirer sans rien y comprendre, notamment à l’aide des indices. Parce que oui, nous ne sommes pas livrés à nous-même avec notre petit héros, à ne pas savoir quoi faire. Et c’est aussi là que présente tout l’intérêt d’avoir un deuxième écran. À chaque nouvelle énigme, le GamePad propose un indice à activer en appuyant sur le gros point d’interrogation. Une phrase étrange apparaît alors, permettant de nous guider vers la solution. Et pour les plus réticents, un second point d’interrogation active le changement de couleur du mot-clé à former pour pouvoir avancer dans le jeu.

Ces indices par étapes sont très bien pour avancer à son rythme et chercher dans un premier temps seul, avant de se laisser guider, mais j’avoue que la tentation est souvent très forte. Heureusement, pour certaines énigmes, l’indice ne suffit pas, il faut aussi trouver comment former le mot… Et sur ce point, les développeurs n’ont pas manqué d’imagination ! Certaines lettres sont présentes dans l’environnement, plus ou moins cachées, et sont à déplacer pour former le mot souhaité. D’autres sont cachées et certaines actions sont nécessaires pour les révéler, et former ensuite le mot. Parfois, ce sera un panneau avec plusieurs lettres qui tomberont du ciel et qu’il faudra rassembler. Lors de certaines énigmes, Hero pourra prendre tout son temps, mais parfois, il faudra se dépêcher, et la moindre seconde pourra lui être fatale. Pour former les mots plus rapidement, un brouilleur est disponible, permettant de former le mot directement sur le GamePad avec toutes les lettres accolées. Le jeu n’est pas en pause pour autant, et il faudra parfois user de dextérité pour approcher toutes les lettres et former le bon mot qui nous sauvera.


Un monde très hostile
Le jeu est constitué de 3 chapitres (et d’un prologue), chacun présentant une ambiance particulière et des couleurs principales, toujours dans les tons sombres, ainsi qu’un mode de formation des mots privilégié.

C’est ainsi que nous commençons dans une forêt profonde, plutôt gris/marron, où le héros doit de frayer un chemin pour retrouver ses membres, avant de commencer à jouer avec les lettres qui l’entourent. Celles-ci seront généralement posées au sol, et il suffira de les déplacer pour former le mot. La fin du chapitre apporte un peu plus d’histoire et de dangers, car Hero va vite découvrir que les lettres ne sont pas seulement utiles pour avancer dans ce monde, mais peuvent également se révéler être des ennemis, et se transformer en un démon qui ne souhaitera que sa mort. Il ne reste plus qu’à courir, soit suffisamment loin pour lui échapper, soit jusqu’à trouver les lettres nécessaires à sa survie.

Notre héros passe donc ensuite dans une grotte dans les tons bleu marine, pour atteindre un monde industrialisé à l’abandon, qui apporte une touche de couleurs avec ses flammes chaudes, et il finit dans un sous-terrain où l’électricité semble connaître un regain d’énergie et permet d’actionner des plateformes et des pancartes qui vont libérer certaines lettres à volonté pour les énigmes.

Des ennemis surgiront régulièrement, et seront de plus en plus forts au fur et à mesure de l’avancement du jeu. Et certains mécanismes tout simples utilisés au début seront nécessaires pour établir des actions plus complexes par la suite. Chaque fin de chapitre sera également constitué d’une petite cinématique permettant d’avancer dans l’histoire et de découvrir une face du monstre final qui rode… Celui-ci sera bien entendu à combatte lors du grand final, et je regrette une difficulté beaucoup plus importante pour ce dernier, comparé au reste du jeu. Tout ce que le héros aura appris lors des chapitres précédents sera utilisé ici, afin de sauver ce monde de chaos.



Bien que ce soit un jeu de lettres, l’histoire n’est ici nullement contée, et il faudra faire preuve d’un peu d’imagination en plus des cinématiques pour comprendre ce qu’il se passe autour du héros, et comment il est arrivé là. Les personnages ne sont pas présentés mais on peut assez facilement découvrir leur rôle (gentil / méchant), sans trop de détails.

Test de Seilin

Une seule lettre peut changer un monde.

Ce qu'on a aimé :
  • Graphismes très réussis
  • Gameplay original
  • Sauvegarde après chaque énigme
  • Choix d’utiliser ou non les indices

Ce qu'on a moins aimé :
  • Temps de chargement très longs
  • Durée de vie courte
  • Un boss d’une difficulté supérieure au reste du jeu

Prix : 13.99€
Genre : Plateforme, Casse-tête
Développeurs  / Éditeur : Brainseed Factory / Headup Games

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