mardi 13 juin 2017

[TEST] Disgaea 5 Complete sur Nintendo Switch

Apparu il y a plus de 15 ans sur Playstation 2, le premier Disgaea marquait le début de la licence dans le monde vidéoludique. Référence devenue incontournable des fans de Tactical RPG au fil des épisodes, c’est une édition dite Complete du cinquième opus qui s’invite sur la petite dernière de Nintendo. Alors pari réussi pour Ichi Software et NIS America ?


HISTOIRE INSIGNIFIANTE ET PERSONNAGES EXCESSIFS ATTEINTS DE LOGORRHÉE.
Dans Disgaea 5 Complete, vous allez incarner Killian, héros semblant frappé d’amnésie qui ne sait qu’une chose : il se doit de détruire Void Dark et son armée Lost qui cherchent à conquérir l’ensemble des Sous-Monde. Au détour d’un champ de bataille, il rencontre Séraphine, Overlord du Sous-Monde « Glamoureux » qui décide de le prendre sous son aile, de mettre à sa disposition les ressources qu’elle possède, dont son armée de Prinnie, et de l’accueillir dans son Sous-Monde. Plus proche de la nymphette que de la fille de bonne famille, la maîtresse des lieux, persuadée que nul ne peut résister à son charme, semble trouver notre héros très à son goût et passera beaucoup de temps à essayer de le faire succomber.

C’est ainsi, dans une ambiance très orienté « anime » que se déroule la trame narrative. Au fil du temps, des combats et des victoires dans les autre Sous-Monde que vous serez amenés à visiter, d’autres Overlords se joindront à vous et feront la conversation avec notre héros et sa belle. Vous avez dû le comprendre en lisant le titre un peu plus haut, ce ne sera pas l’histoire ou la narration qui feront de Disgaea 5 Complete, un jeu qui restera dans les annales.

L’histoire n’est pas forcément le point fort des T-RPG mais il faut avouer que dans ce cas précis, nous sommes en face de quelque chose qui s’avère sans grand intérêt. Bien sûr au fil du temps, nous en apprenons un peu plus sur le destin de nos héros, sur leur passé et il peut y avoir quelques twists parfois. Les premiers instants sont plutôt sympathiques, les dialogues faisant souvent preuve d’humour. Mais voilà… l’excès de dialogue tue le dialogue. Nos protagonistes parlent avant, après et parfois même pendant les combats mais également une fois revenus au Sous-Monde « Glamoureux », base de toute l’équipe. Ils sont non seulement nombreux mais excessivement long et n’apportent bien souvent rien à l’histoire, à l’image de cette discussion interminable concernant un Curry de Sardines qui a été volé au Prinnies. Par ailleurs, notre héros ainsi que les Overlords sont extrêmement stéréotypés, ce qui les rend un poil lassant sur le long terme.

Après quelques heures, il y a donc de fortes chances que vous en veniez, comme j’ai pu le faire, à appuyer sur la touche X afin de passer un dialogue dès qu’il se présente.


GAMEPLAY ULTRA COMPLET ET CONTENU PLÉTHORIQUE...
Si vous ne connaissez pas encore la série des Disgaea, sachez qu’elle reprend globalement la structure des T-RPG. Chaque niveau voit sa carte découpée en un certain nombre de cases. Chaque personnage pourra se déplacer dans un périmètre donné qui varie en fonction de sa classe. Ainsi, les classes se battant au corps à corps pourront se déplacer d’un plus grand nombre de cases que les classes utilisant la magie ou se servant d’armes distantes telles que les pistolets ou les arcs. La portée des attaques varie elles aussi en fonction des classes mais également des sorts ou compétences de chacun et de leurs évolutions.

Afin de pimenter un peu les choses en ce qui concerne la notion de placement et d’offrir des combats encore plus fun, Ichi Software a introduit le concept de Geoblocs et de Geocases. Ces dernières sont des cases qui, au lieu d’être neutres, ont un impact sur les statistiques. Par exemple, certaines cases apporteront un bonus d’attaque quand d’autres diminueront la défense de l’attaquant, etc. Les Geoblocs, quant à eux, sont placés à proximité des Geocases et permettent de changer leurs natures lorsqu’ils sont détruits. Il est ainsi possible de changer toutes les Geocases défavorables en d’autres plus favorables à l’avancée de nos héros.

Un premier aspect tactique très important sera donc le placement et la gestion des éléments présents sur la carte afin de ne pas se faire surprendre par l’ennemi, ce qui peut vite arriver si l’on n’est pas vigilant.


Au niveau des combats, nos héros ont à leur disposition des attaques standards liées à l’arme portée mais également des compétences qui sont apprises lors des montées de niveaux. Les compétences déjà apprises évoluent lorsqu’on les utilise mais il est également possible de les renforcer chez le marchand Spirit. À ces deux types d’attaques s’ajoute la jauge de Revanche, qui se remplit lorsqu’un membre de l’équipe subit une attaque et qui une fois pleine, permettra au héros concerné de faire des attaques extrêmement destructrices.

Afin de maximiser les dégâts faits à l’ennemi, il sera possible de former une tour avec plusieurs personnages, de faire des attaques combos ou d’utiliser l’environnement. Le jeu se jouant au tour par tour, à vous de planifier au mieux toutes vos attaques, tous vos déplacements, de prodiguer des soins à vos coéquipiers ainsi que de lancer des débuffs sur vos ennemis. Plus le nombre de dégâts sera élevé à chaque tour, plus la jauge bonus aura un niveau élevé à la fin du combat, vous faisant gagner des items pouvant se révéler intéressants pour la suite du périple.

Dans le Sous-Monde « Glamoureux » tout est prévu pour que vous puissiez faire évoluer vos personnages : un hôpital pour se soigner, un marchand d’armes/armures, un Spirit pour faire évoluer vos compétences, une caserne pour gagner de nouvelles capacités, un espace pour recruter du personnel sont à votre disposition et il y a même une salle d’interrogatoire destinée à convertir les ennemis capturés. Et ce ne sont là quelques-unes des installations disponibles. Il en existe bien d’autres que je vous laisse le soin de découvrir mais qui font de ce titre, un jeu extrêmement complet et avec beaucoup de profondeur.


Pour qui n’est pas habitué à l’univers, le jeu s’avérera un peu complexe au départ et son contenu pléthorique laissant le choix parmi 108 personnages différents, des multitudes d’armes et de compétences, nécessitera quelques heures pour être apprivoisé mais une fois fait, quel plaisir d’élaborer les stratégies et d’optimiser les combats.

Cependant, il est à noter que Disgaea 5 Complete est un jeu de patience, monter de niveau étant un processus très long qui vous obligera immanquablement à farmer les niveaux (les refaire encore et encore) pendant de nombreuses heures. C’est d’autant plus vrai que le niveau maximal est de 9999 et que le nombre de personnages à notre service qu’il faut faire évoluer peut s’avérer assez important.

En ce qui concerne le contenu additionnel de cette édition « Complete », il s’agit des DLC précédemment sortis sur la version PS4 avec en bonus quelques personnages emblématiques de la série. Au programme donc 8 scénarios supplémentaires et 4 nouveaux personnages relativement puissants dont la sorcière Metallia issue de l’excellent The Witch and the Hundred Knight. Il y a également une enveloppe contenant un pécule vous permettant de vivre l’aventure sans souci d’argent, comme si vous aviez gagné au Loto.


TECHNIQUEMENT RIEN D’EXCEPTIONNEL MAIS AGRÉABLE MALGRÈS TOUT.
J’avoue avoir un sentiment mitigé au niveau de l’esthétique et de l’ambiance du titre. En effet, bien que le titre soit très coloré, les phases de dialogues et les animations des sorts semblants sortir tout droit d’un « anime », on se retrouve parfois avec des environnements au look un peu vieillot, où il semble manquer quelque chose comme c’est le cas dans le Sous-Monde « Glamoureux ». Même sentiments au niveau des différentes classes dont les skins sont parfois tellement proches qu’on en vient à les confondre visuellement durant les phases de jeu. Heureusement, les différents Sous-Mondes sont plutôt sympathiques et agréables à regarder. Graphiquement, malgré ces quelques réticences, j’ai accroché grâce à l’ambiance très cartoon et aux animations lors des phases de combat.

Au niveau de la bande son, celle-ci fait le job sans être inoubliable. En ce qui concerne les dialogues, les voix sont disponibles en anglais et en japonais. C’est d’ailleurs cette dernière qui a eu ma préférence car plus agréable je trouve, mais ceci est purement subjectif. Le jeu est sous-titré en français, on trouve parfois quelques coquilles par-ci par-là mais rien qui ne puisse vraiment nuire à votre expérience de jeu.



EN CONCLUSION...
Malgré certaines petites faiblesses techniques et narratives, Disgaea 5 Complete est un excellent jeu pour les amateurs de T-RPG. Son contenu pléthorique et les innovations que je vous laisse le soin de découvrir fournissent au titre une durée de vie de plusieurs dizaines, voire centaines d’heures. Néanmoins, le titre est exigeant et ne conviendra sûrement pas à tout le monde. En effet, tous les joueurs ne sont pas prêts à farmer des niveaux encore et encore pendant des heures afin d’améliorer ses objets ou de monter en niveaux.

Une chose est sûre, le gameplay est une vraie réussite et on prend beaucoup de plaisir à défaire les ennemis à coup de combos, de coups spéciaux après avoir élaboré et mis en place une stratégie parfois complexe.

Bon, si j’allais monter un nouveau groupe de héros moi…

Test de Ikekreham


Ce qu’on a aimé :
  • L’aspect ultra complet de la mécanique de jeu
  • Le dessin et l’aspect très colorés très connotés « anime ».
  • La durée de vie phénoménale.
  • Les 108 personnages permettant de se forger une équipe sur mesure.
  • L’apprentissage du gameplay est distillé avec parcimonie au cours des premières heures de jeu.

Ce qu'on a moins aimé :
  • L’histoire n’est franchement pas des plus intéressantes et les personnages, au départ, amusants deviennent vite lassants.
  • Les dialogues interminables et bien trop fréquents.
  • Prêt à farmer pendant des heures et des heures pour augmenter de niveaux ?

Prix : 59,99€
Taille : 6726,62 MB
Genre : Tactital RPG
Développeur / Éditeur : Ichi Software / NIS America

Test réalisé depuis une version presse gracieusement fournie par l’éditeur.

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