jeudi 16 février 2017

[3DS] Le test de Dragon Quest VIII : L'odyssée du Roi Maudit

Peu de licences peuvent se targuer d’avoir traversé l’histoire du jeu vidéo des années 80 à nos jours, c’est pourtant ce qu’a réussi à faire la série des J-RPG Dragon Quest dont le premier opus est sorti au pays du soleil levant en 1986. En ce début d’année 2017, Dragon Quest VIII : L'odyssée du Roi Maudit fait son apparition sur la Nintendo 3DS, près de 10 ans après sa sortie sur Playstation 2 et espère bien séduire une nouvelle fois toute une génération de fans de J-RPG. Alors mission réussie ?


IL ÉTAIT UNE FOIS UNE HISTOIRE DE MALÉDICTION ET DE DESTRUCTION.
Un Bouffon maléfique et sorcier de son état, nommé Dhoulmagus, vient d’attaquer le château du Roi Trode, le détruisant en grande partie et massacrant toute âme présente dans les environs à l’exception du monarque et de sa fille. Mais voilà, s’ils sont encore en vie c’est parce que l’ignoble Dhoulmagus a décidé de les châtier en transformant le Roi en un monstre vert peu ragoutant et la princesse Medea en une pouliche parée d’une belle robe blanche.

Vous incarnez le Héros à qui vous devrez donner un nom dès les premières secondes de jeu. Accompagné d’une petite souris, Munchie, dont vous aurez l’occasion de voir qu’elle est pleine de ressources, de Yangus, ancien voleur repenti, du roi Trode et de Medea vous partez à la recherche de Dhoulmagus, espérant trouver un moyen de l’arrêter et de faire reprendre forme humaine à la famille royale. Par la suite, au fur et à mesure que vous progresserez dans l’histoire, vous aurez l’occasion de rencontrer d’autres personnages qui viendront étoffer les rangs de votre équipe.

Cette quête de la justice vous mènera dans de nombreuses contrées, sur de multiples continents et une fois passées les premières heures de jeux au cours desquelles le joueur est relativement guidé, il sera possible d’évoluer à loisir dans un grand monde ouvert. En effet, dans Dragon Quest VIII, pas de chemin tout tracé, complétement balisé mais au contraire la possibilité pour le joueur de se déplacer et découvrir à loisir l’énorme carte qui s’offre à lui. Les décors rencontrés y sont variés et les régions très bien pensées puisqu’elles recèlent de lieux cachés à explorer et de coffres au trésor à trouver. Le revers de la médaille dans ce monde complétement ouvert est qu’il n’est pas toujours aisé de savoir où l’on doit se rendre afin de poursuivre la quête principale, notamment lorsque nos aventuriers sont amenés à changer de continents ou à explorer de nouvelles zones inconnues.


UN GAMEPLAY ASSEZ CLASSIQUE MAIS EFFICACE.
Les afficionados de J-RPG ne seront pas dépaysés par le gameplay offert par Dragon Quest VIII puisque celui-ci reste relativement classique. Ainsi, tout au long de votre périple, vous allez affronter de nombreux ennemis et chacune de vos victoires vous rapporteront des points d’expérience. En engrangeant ces points, vos personnages gagneront des niveaux, ce qui leur permettra de voir leurs caractéristiques (Force, Agilité, MP, Endurance, …) augmenter, les rendant plus forts et résistants. Cela sera également l’occasion de recevoir des points de compétences.

Ces points de compétences permettent, entre autres, d’apprendre de nouvelles techniques de combats, de nouveaux sorts, d’acquérir des bonus d’attaque ou de défense. Ils ont un rôle relativement important au niveau du gameplay puisque qu’ils vont vous aider à définir votre façon de jouer. En effet, chaque personnage possède 5 caractéristiques, dont 4 dédiées à une arme spécifique, pour lesquelles il vous sera disponible de dépenser les points de compétence afin de débloquer des améliorations qui vous seront utiles dans votre quête. Mais, attention, le nombre de points étant limité, il vous faudra faire des choix. Par exemple, pour le Héros, si vous vous rendez compte que vous aimez faire de gros dégâts à une cible unique vous pourrez privilégier la compétence « Épée » mais si au contraire, vous trouvez intéressant de faire un peu moins de dégâts mais sur l’ensemble des ennemis en même temps, vous vous tournerez alors plus vers la classe « Boomerang ». Cette personnalisation des capacités des personnages permet d’avoir une expérience de jeu unique et calibrée selon vos goûts personnels. Mais pour obtenir ces précieux points, encore faut-il combattre les ennemis que vous rencontrerez en chemin.

Dans Dragon Quest VIII, les rencontres ne sont plus fortuites puisqu’il est maintenant possible de voir les ennemis qui évoluent autour de nos héros. Plus de surprise donc et la possibilité d’esquiver le combat si vous le désirez si l’ennemi ne se précipite pas sur vous comme un sauvage.


Une fois le combat engagé, tout se déroule au tour par tour. Pour chaque personnage vous pouvez choisir de faire une attaque normale, de lancer un sort, d’utiliser une compétence particulière, de vous servir d’un objet (potion de soin par exemple), de rester en mode défense ou d’utiliser la Tension. Une fois le choix effectué, chaque personnage réalise les actions demandées, les ennemis passent ensuite à l’attaque et l’on passe au tour suivant si tous n’ont pas été vaincus. On reste donc dans du classique concernant la mécanique des combats mais l’arrivée de la Tension va pimenter un peu le jeu et donner une autre dimension puisqu’elle permet, au lieu d’attaquer, d’augmenter sa puissance d’attaque afin d’infliger des dégâts plus conséquents au tour suivant. Il est possible de choisir la Tension plusieurs tours de suite afin de pouvoir faire des attaques dévastatrices qui seront bien utiles pour vaincre un boss ou une horde un peu trop résistante.

En dehors de phases de combats, l’exploration est à l’honneur et il ne faudra pas vous contenter de suivre les sentiers battus si vous souhaitez trouver les lieux secrets et coffres qui jalonnent ce monde ouvert. Une fois le soir venu, fourbu, il sera temps de vous rendre dans la ville la plus proche pour glaner des informations auprès des habitants, rendre quelques menus services, se rapprovisionner en potions ou en armes mais également vous reposer afin de régénérer points de vie et de magie.

Pour en terminer avec le gameplay, il est à noter qu’à l’instar des J-RPG de l’époque, on peut se retrouver à devoir enchaîner les combats, mettant alors en stand-by l’avancée dans l’histoire et ce, afin de gagner les niveaux nécessaires à l’évolution des personnages. Personnellement ce n’est pas quelque chose qui me dérange mais il est bon de le préciser.


QUAND COMBATTANT RIME AVEC ARTISANT.
Vous rêvez de maîtriser l’art de l’alchimie qui vous permettrez de changer un métal en or ? Alors soyez ravi puisque c’est presque ce que vous propose Dragon Quest VIII avec l’Alchimarmite qui a pour vocation de combiner des objets afin d’en obtenir de nouveaux, de renforcer des armes ou des armures, de créer des potions et une multitude d’autres choses qui vous seront plus ou moins utiles. Au début de l’aventure, peu de recettes d’alchimie seront à votre disposition mais il vous sera possible d’en apprendre en lisant les livres disponibles sur les étagères des demeures que vous aurez l’occasion de visiter durant votre quête. N’hésitez pas également à faire vous-même des essais de combinaison afin de découvrir plus rapidement des recettes qui pourront se révéler extrêmement intéressantes.

UNE TECHNIQUE AU SERVICE DE L’HISTOIRE ET DU GAMEPLAY.
D’un point de vue artistique Dragon Quest VIII : L'odyssée du Roi Maudit se place dans la continuité de la série et bien que le jeu soit sorti il y a presque 10 ans, le design réalisé par Akira Toriyama, créateur du manga Dragon Ball, s’avère être intemporel et parfaitement dans l’air du temps avec des personnages attachants, des ennemis un tantinet loufoques et un univers très coloré. On ne va pas se mentir, graphiquement ce Dragon Quest VIII est une vraie réussite et le rendu sur la petite portable de Nintendo devrait combler les amoureux du genre mais également les nouveaux venus. Les personnages tout comme les ennemis sont finement dessinés, très colorés et animés à la perfection. J’ai pour ma part beaucoup aimé les animations typées « cartoon » des monstres lors des phases de combat.

Au niveau de la bande sonore, c’est également du très bon puisqu’elle est présente sans être pesante, suffisamment variée et de qualité pour ne pas vous donner l’envie irrépressible de baisser, voire de couper le son. Pour moi, une excellente bande son c’est celle qui se ne se fait pas remarquer, qui ne s’impose pas mais qui nous manque quand on est contraint de jouer en silence car on se rend alors compte qu’elle fait partie intégrante de l’univers, de l’élément narratif. Eh bien, c’est exactement cela que nous avons dans ce Dragon Quest VIII, une bande son immersive qui se paie en plus le luxe de donner de la voix aux protagonistes lors de certaines phases de jeu et bien que ces voix ne soient disponibles qu’en anglais, elles ajoutent un vrai plus. Point qui pourra s’avérer négatif pour certains : la 3D n’est pas présente dans ce dernier opus.



UN JEU QUI SAIT FAIRE DURER LE PLAISIR.
Les J-RPG sont souvent réputés pour leur durée de vie conséquente et Dragon Quest VIII : L'odyssée du Roi Maudit ne fait pas office d’exception puisqu’il vous faudra entre 50 et 60 heures de jeu pour venir à bout de l’histoire principale. Mais à cela s’ajoutent une multitude de petites quêtes secondaires, la Photographie et l’arène des monstres de Morry qui vous permettra de faire combattre vos propres équipes. Je ne rentrerai pas plus dans le détail concernant ces activités, préférant vous laisser le soin de les découvrir par vous-même. Sachez cependant qu’elles sont vraiment sympathiques et vous procureront de nombreuses heures de plaisir supplémentaire.

ALORS ON SE LANCE A CORPS PERDU DANS L’AVENTURE ?
Sans le moindre doute ! Si vous aimez les J-RPG alors Dragon Quest VIII : L'odyssée du Roi Maudit fait parti des jeux que vous devez absolument avoir dans votre ludothèque tant ses qualités sont nombreuses aussi bien d’un point de vue technique que narratif, les histoires étant bien développées et le titre bourré d’humour. Tout juste pourra-t-on regretter de devoir gérer manuellement la caméra dans certains lieux exigus où elle rencontre des difficultés pour se replacer correctement et l’absence de 3D, mais ces quelques défauts devraient vite être oubliés et n’altéreront pas votre plaisir.

Test de Ikekreham


Ce qu’on a aimé :
  • Le design et l’animation des personnages mais également des ennemis.
  • Un vaste monde ouvert où il est globalement possible de se balader à sa guise.
  • L’Histoire principale bien développée qui rend les personnages attachants et donne vraiment envie de les accompagner jusqu’au terme de leur quête.
  • Les voix des protagonistes lors de certaines phases de jeu qui secondent à la perfection la narration.
  • La durée de vie conséquente.

Ce qu'on a moins aimé :
  • La gestion de la caméra qui doit se faire manuellement dans les endroits exigus, ce qui peut être un peu pénible par moments.
  • À l’instar des RPG de l’époque, on peut se retrouver à devoir enchaîner les combats histoire de gagner les niveaux nécessaires à l’évolution des personnages.
  • Pas de prise en charge de la 3D.

Genre : Jeu de rôle (J-RPG)
Développeur : Square Enix
Éditeur : Nintendo

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