lundi 4 septembre 2017

[TEST] Harvest Moon : Le village de l'arbre céleste sur Nintendo 3DS

Harvest Moon est une licence emblématique pour bon nombre d’aficionados de Nintendo puisque la série a débuté en 1996 sur Super Nintendo. Après plus de 20 ans et 22 titres, un nouvel opus nous revient sous le nom de Harvest Moon : Le village de l’arbre céleste. Ce quatrième titre de l’éditeur Nastune sera-t-il à la hauteur des attentes des fans et saura-t-il ravir le cœur des nouveaux joueurs ?


LA BONTÉ ET LA BIENVEILLANCE PEUVENT SAUVER LE MONDE.
Autrefois le village de l’arbre céleste était bondé et plein de vie, les cris d’enfants retentissaient, la nature était luxuriante et subvenait à tous les besoins de la population qui vivait en harmonie avec la Déesse des récoltes qui leur prodiguait tant. Mais voilà, les hommes ont peu à peu oublié de remercier la nature pour ses bienfaits, prenant tout pour acquis. Plus les êtres humains s’éloignaient d’un mode de vie où ils communiaient avec la nature plus la Déesse s’affaiblissait, jusqu’au jour où elle perdit tout pouvoir sur ces terres. Autrefois fertiles, elles devinrent arides, la vie fût de plus en plus difficile et les habitants finirent par partir vers d’autres horizons. Le temps passant, il ne resta plus rien du village d’antan.

C’est là que votre aventure commence. Alors que vous arrivez dans cet univers désolé, complètement assoiffé après une si longue marche, vous trouvez un puit. Votre venue est loin de passer inaperçue puisqu’un lutin des récoltes vous a remarqué et se demande si vous pourriez être celui ou celle qui va pouvoir redonner à la nature sa splendeur. Il vous amène alors à la Déesse qui vous explique son histoire et qui vous demande de l’aider, ce que vous allez bien évidemment accepter de faire. Grâce à votre amour pour la terre, le travail de la ferme, les animaux mais aussi les gens, vous allez avoir la lourde charge de redonner des forces à la Déesse en restaurant les 7 arbres célestes répartis dans la région.

La Déesse vous remet alors le nécessaire pour commencer à travailler : une houe pour labourer la terre, une pelle et un arrosoir qui vous permettra d’arroser vos cultures une fois qu’il aura été rempli avec l’eau du puit. C’est Artur, lutin des récoltes spécialisé en plantes qui vous fournit vos premières graines et va vous apprendre à planter vos premiers légumes. Une fois que c’est fait, à vous de développer vos cultures.


UN UNIVERS ASSEZ RICHE...
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Harvest Moon bénéficie d’un univers assez riche puisque le gameplay ne se limite pas à « planter, arroser et récolter ». En plus de l’aspect culture, il vous sera aussi possible de faire de l’élevage : poules, vaches, chevaux, ânes du Poitou et moutons sont ainsi de la partie et vous permettront d’obtenir des matières premières utiles pour les quêtes annexes ou la cuisine. La pêche et la récupération de minerais sont présentes et très utiles pour avancer dans votre quête. Tout ceci n’est pas disponible immédiatement mais se débloque après quelques heures de jeu.

Au début, l’histoire se concentre donc sur l’agriculture et très vite après avoir fait vos premières récoltes des personnes vont commencer à faire leur retour dans le village. Ces personnes qui viendront s’installer dans le centre du village auront diverses utilités. Certains villageois seront commerçants et vous permettront d’acheter des graines ou des produits utiles au développement de vos cultures puis de votre ferme, mais également de vendre votre production. D’autres vous donneront des petites quêtes secondaires qui permettront d’acquérir de nouvelles connaissances ou tout simplement de gagner un peu d’argent et une troisième catégorie vous permettra de développer vos relations sociales.

Parmi les premières personnes à s’installer, il y aura Sam, marchand qui vous permettra d’acheter des graines, des engrais et quelles autres matières premières. Rapidement, il sera rejoint par une fleuriste, un érudit parti à la découverte du monde, un restaurateur. D’autres personnes viendront vous rejoindre au fil de l’aventure mais je ne vais pas tout vous dévoiler et vous laisse le soin de découvrir ces personnages attachants et parfois loufoques.

Dans Harvest Moon, la notion de temps est importante puisque les commerçants ont des jours et des horaires d’ouverture et il ne sera pas possible d’aller juste faire un petit coucou à un ami en pleine nuit. Par ailleurs, il faudra faire attention à ne pas se coucher trop tard sous réserve de se réveiller très tard et d’impacter votre forme. Au niveau du jeu, votre état se manifeste par un smiley indiquant votre forme et des cœurs montrant votre énergie. Lorsque vous vous couchez très tard, le lendemain votre forme n’est pas exceptionnelle et vous vous fatiguerez encore plus vite, les cœurs se videront à la vitesse de l’éclair. Vous pourrez manger un produit que vous aurez cuisiné pour vous redonner de l’énergie mais cela n’aura pas d’impact sur votre forme. Il faudra donc vous coucher tôt pour récupérer.


… AU GAMEPLAY RÉUSSI MAIS PAS FORCÉMENT TRÈS EXALTANT.
Harvest Moon n’est pas un simulateur de vie à la ferme tel que peut l’être un titre comme Farming Simulator. Si ce que vous recherchez c’est un titre rigoureux, technique, qui tient compte de la météo où les saisons ont un impact sur les cultures alors clairement Harvest Moon n’est pas fait pour vous. Ici, pas de technique très poussée. On laboure le terrain pour le préparer à recevoir des cultures, on sème des graines et on récolte. Puis on recommence.

Lorsque votre surface de culture commencera à être assez importante, vous vous rendrez compte que l’on peut prendre toute la journée pour juste planter, arroser et récolter, sans rien faire à côté. Heureusement, vous pourrez demander de l’aide aux divers lutins des récoltes qui feront leur apparition durant le jeu. Ils ont tous leur spécialité : un arrosera vos plantes à votre place, un autre prendra soin de vos légumes, et d’autres encore pourront chouchouter vos fleurs ou sortir vos bêtes de l’étable. C’est un vrai plus si vous voulez avoir le temps de pêcher un peu, préparer des engrais, du fourrage, faire du commerce ou encore adapter le terrain à votre goût.

« Comment ça adapter mon terrain ? » me direz-vous ? Un peu comme ce qui se fait dans Minecraft, vous allez pouvoir façonner votre univers en creusant un peu par ici, en rajoutant de la terre par là. Cela permettra de jouer sur le relief, de vous créer des passages vers des zones inaccessibles, de créer des zones humides qui limiteront le besoin en eau de vos terres. Les capacités se limitent à « creuser » et « remplir » mais permettent vraiment d’avoir des résultats plus que sympathiques.

À noter qu’il y a une petite composante RPG dans Harvest Moon, puisque vous allez augmenter de niveaux dans les différents domaines que vous exercez, que ce soit la culture, la pêche, les relations sociales, le minage, etc. Cela vous permettra d’obtenir des outils plus performants comme par exemple un arrosoir capable d’arroser 9 plantes d’un coup mais également de débloquer des événements. L’idée de cette composante RPG est appréciable mais clairement sous exploitée. Si c’était juste pour permettre d’acquérir de nouvelles capacités celles-ci auraient pu être données directement par la Déesse durant l’histoire.

Bon, résumons… Harvest Moon c’est de la culture, de l’élevage, des relations sociales, de la pêche, de la cuisine, de la préparation de ressources pour la ferme et les animaux mais aussi du minage, le tout beignant dans une histoire pas désagréable. Du coup c’est top non ? Eh bien malheureusement pas tant que ça car le jeu se révèle très répétitif et de plus le rythme pour avoir accès à l’ensemble des compétences est très lent. Du coup, on se surprend à finalement faire un peu toujours la même chose et chaque jour se suit et se ressemble plus ou moins. Il y a bien des événements tels que les concours de pêche et de cuisine tous les 10 et 20 du mois ainsi que des événements annuels comme la nuit des étoiles mais aussi funs soient-ils, ces événements ne parviennent pas vraiment à casser l’aspect répétitif. Les quêtes secondaires, bien que nombreuses, n’y parviennent pas non plus pour deux raisons : soit ce sont des demandes de produits que vous savez cultivés et pour le peu que vous gardiez 4 ou 5 exemplaires de chaque légumes ou fleurs produits en stock, vous pourrez la valider immédiatement, soit la quête vous demande de fournir des produits que vous ne pouvez pas encore produire et cette quête se retrouve alors en attente.



TECHNIQUEMENT ? PEUT MIEUX FAIRE.
Afin de vous déplacer dans votre univers, Harvest Moon dispose de 3 caméras différentes, la première est une caméra dynamique qui suit votre personnage et qui est parfaite pour les déplacements ou les balades. La seconde est la caméra vue de haut, elle permet de se déplacer sans contrainte tout en offrant une vue de dessus, ce qui est bien lorsqu’il faut se déplacer dans certains environnements difficilement accessibles. La dernière est « Travail de la Ferme », et elle est parfaite ou presque pour le travail sur vos cultures. En effet, on peut choisir dans quelle direction regarde le personnage et il continuera à regarder dans cette direction quels que soient les déplacements à réaliser ensuite. Parfait donc lorsque l’on a de grandes zones à traiter.

Graphiquement, sans être exceptionnel, c’est coloré, mignon et le style cartoon fonctionne plutôt bien je trouve et ce, même si le titre ne propose pas de 3D. La bande sonore est plutôt agréable, dommage cependant qu’elle ne soit pas un peu plus variée, surtout dans ce genre de jeu où la durée de vie est assez énorme.

D’un point de vue technique, ce qui me gêne c’est toute la gestion de la proximité avec les gens, les animaux ou les ressources à collecter telles que les mines. En effet, il est parfois difficile de réussir à parler aux gens car il faut bien se placer pour que l’option de discussion apparaisse et il est par moments nécessaire de s’y prendre à plusieurs reprises surtout si la personne est en mouvement. Il en est de même au niveau des mines où il faut parfois replacer son personnage après chaque coup de marteau pour pouvoir continuer à extraire du minerai. Dernier point, dans la grange qui est relativement petite, il n’est parfois pas possible de se déplacer entre deux animaux alors que visuellement il y a de la place car l’animal prend plus de place que le dessin ne le montre en réalité. C’est un petit souci de développement qui est certes léger mais bien gênant quand il faut attendre que les bêtes se déplacent pour enfin pouvoir continuer son travail.

En ce qui concerne l’interface, elle est bien pensée et assez intuitive. L’écran du haut de la 2DS/3DS est celui où votre personnage évolue et il donne des informations telles que la forme, l’état de santé ou encore l’interaction qu’il est possible de réaliser quand l’occasion se présente. L’écran du bas affiche, quant à lui, la carte de la zone dans laquelle vous vous trouvez. Si c’est dans le village, il vous sera possible de voir les maisons mais aussi de savoir où se trouvent les différents habitants. Si par contre vous êtes dans la zone de cultures, la carte est différente, apparaissant sous forme d’un quadrillage où il est possible de voir si une parcelle est labourée et si des graines y sont plantées. Ceci s’avère très pratique dans les tâches quotidiennes d’autant plus que la date, la saison ainsi que l’heure y apparaissent en bonne place.


EN CONCLUSION
Harvest Moon : le village de l’arbre céleste est un jeu sympathique et je n’ai aucun doute sur le fait que les plus jeunes, qui sont clairement la cible de ce titre, accrocheront à son univers coloré, à ses personnages attachants bien que souvent un peu niais et à son histoire qui réserve malgré tout quelques surprises intéressantes. C’est vrai, le titre est répétitif et sans grand challenge, mais pour peu que vous décidiez d’y jouer sans prise de tête, quitte à ne pas forcément arroser tous les jours, ou aller pêcher, papoter avec des habitants ou modeler votre univers, vous vous rendrez compte que l’on avance quand même et que finalement le jeu est vraiment attachant. Pour ma part, il m’a déjà scotché plus d’une trentaine d’heures et ce n’est pas fini : mon personnage est secrètement amoureux de Mélanie et espère bien la demander en mariage un jour alors il faut bien que j’y retourne pour l’aider un peu.

Test de Ikekreham


Ce que j’ai aimé :
  • L’aspect très cartoon des dessins.
  • La musique sympathique.
  • Pour qui ne connaît pas la série, le jeu est plutôt original.
  • Ce sont plusieurs dizaines d’heures de jeu qui s’offrent à vous.
  • Le côté léger du titre instille une ambiance agréable.
  • La possibilité de modeler et de réorganiser son environnement.

Ce que j’ai moins aimé :
  • La trame historique bien que sympa fait le minimum syndical.
  • Les quêtes secondaires sont nombreuses mais peu intéressantes.
  • À part quelques jours par an, les jours se suivent et se ressemblent inlassablement.
  • L’absence de réel challenge.
  • La composante RPG implantée ne sert à rien ou presque.

Prix : 39,99€
Taille : 728 blocs
Genre : Lifestyle, RPG, Simulation
Développeur / Éditeur : Natsume / Rising Star Games
Distributeur : Koch Media France

Test réalisé depuis une version presse gracieusement fournie par le distibuteur.

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