mardi 27 novembre 2018

[TEST] Shikhondo: Soul Eater sur Nintendo Switch

Il fut un temps où les Shoot’em up étaient rois, durant des années le genre a fait les joies de nombreux joueurs dans les salles d’arcade. Des joueurs dépensant inlassablement leurs monnaies dans le but de pouvoir inscrire leurs initiales tout en haut du tableau des scores et pour les plus habiles, de finir le jeu avec un seul et unique crédit devant les yeux émerveillés des « gamers » du quartier. Avec l’arrivée en masse des consoles de salon 8 et 16 bits dans les foyers et le succès en salles d’arcade, le genre a tout simplement explosé à tel point qu’une certaine PC-Engine de NEC disposait d’une ludothèque principalement composée de Shoot’em up dont certains font toujours offices de références.


Avec la démocratisation des jeux en 3D dans le milieu des années 90 et l’apparition des consoles de plus en plus puissantes, de nouveaux genres sont apparus. Développeurs et joueurs ont ainsi délaissés petit à petit mais sûrement les Shoot’em up pour s’essayer à de nouvelles expériences de jeux. Bien que de moins en moins représenté dans l’industrie vidéo ludique, certaines pépites arrivent encore à voir le jour mais force est de constater que le genre n’a plus la flamboyance d’antan depuis de nombreuses années.

Voilà qui est bien dommage diront certains mais tout n’est pas perdu pour autant, même si les entreprises majeures font encore et toujours l’impasse sur le genre, d’irréductibles développeurs indépendants ou non tentent l’aventure pour le plus grand plaisir des fans. Le temps est donc venu de faire la présentation du nommé Shikhondo: Soul Eater. Un titre disponible depuis septembre 2018 sur la console de Nintendo après un passage sur PC et PS4. Celui-ci se présente sous la forme d’un danmaku ou « bullet hell » pour les intimes, en d’autres termes, le joueur doit faire feu d’innombrables ennemis tout en évitant les vagues de projectiles qui tentent inlassablement de mettre fin au périple. Tout un programme !

Shikhondo propose de partir en croisade contre des démons inspirés de la mythologie asiatique et d’en libérer les âmes emprisonnées. Le background posé, le joueur devra traverser 5 niveaux à la difficulté croissante comprenant chacun un boss respectif avec un affrontement en deux phases. Les modes de jeu sont plutôt bien fournis : Arcade, Boss Rush, Hardcore, Costumize, s’ajoute également la possibilité à un deuxième joueur de rejoindre les enfers grâce au Coop local.


Le jeu laisse le choix entre deux protagonistes : Grim Reaper et The Girl. Selon le choix, quelques différences au niveau des tirs sont à noter mais dans les faits cela aura assez peu d’incidence sur la partie sauf dans les modes à la difficulté supérieure. Au niveau du gameplay et de ses mécaniques Shikhondo reste classique : un bouton de tir principal arrosant l’écran plus ou moins en largeur selon le personnage, un secondaire servant à concentrer les tirs tout en ralentissant les déplacements (utile pour se faufiler entre les boulettes ennemies) et pour finir un bouton pour déchaîner les enfers ou plutôt pour lancer une attaque spéciale. C’est d’ailleurs dans celle-ci que réside une subtilité qui fait tout le charme de Shikhondo. Une barre nommée « Soul Gauge » est à disposition, le but est de la remplir en engloutissant les âmes mais pour y parvenir, il est demandé au joueur de frôler les tirs ennemis. Voilà qui ajoute un peu de piment aux parties, d’autant plus que cette attaque offre la possibilité d’être boostée en utilisant un « Soul Attack Token » (sorte de bombe disponible en nombre limité) qui aura pour effet d’allonger le temps de la dite attaque. Même si le principe n’est pas nouveau, il reste très plaisant et le joueur aura vite fait de prendre des risques en se ruant sans relâche sur les tirs. Autre subtilité, la mort de certains ennemis a pour conséquence d’annuler l’ensemble ou une partie des projectiles présents à l’écran ajoutant une part non négligeable de stratégie au titre. Le joueur doit donc éliminer en priorité ceux-ci, histoire de faire place nette et d’obtenir un semblant de répit.


À n’en pas douter, Shikondo est un jeu nerveux, hypnotique et exigeant dans la plus pure tradition du genre. À la moindre faute d’inattention, les vagues de tirs toujours plus fournies auront raison du joueur. Facile à appréhender, difficile à maîtriser, voilà comment l’on pourrait résumer son gameplay mais ne croyez pas que le titre ne s’adresse qu’aux dieux du pad. Shikhondo reste malgré tout accessible, ne serait-ce que par le simple fait qu’il ne dispose pas de Game Over. Oui vous avez bien lu, le joueur n’est jamais mis en échec, les continues sont illimités et la partie reprend exactement là où « la mort » a frappée. Seule contrepartie : la remise à zéro du compteur de points. Avec un tel système et un jeu ne proposant que 5 stages, moins de 30 minutes seront nécessaires pour arriver au générique de fin. Bien évidemment en agissant de la sorte, il sera aisé de passer complètement à côté du titre.

En effet, le jeu ne se dévoile uniquement qu’aux joueurs faisant la preuve d’un investissement personnel basé sur la connaissance des ennemis et des « patterns ». Ici, l’absence de Game Over ne doit pas être considérée comme un défaut mais plutôt comme une chance de pouvoir se retrouver devant n’importe quelle situation et de s’entraîner en vue de s’améliorer. Une difficulté pour passer un boss en particulier ? Aucun problème, le mode Boss Rush est là. Une fois devant le démon rien n’empêche le joueur d’effectuer un « restart » jusqu’à l’obtention d’une victoire éclatante. C’est ainsi que l’exigence du gameplay se dévoile peu à peu et cela sans la moindre frustration : un excellent point que l’on soit néophyte ou non. D’ailleurs, la difficulté de ce shoot’em up est très bien maîtrisée : progressive, elle peut être ajustée dans tous les modes de jeu. Le joueur s’améliore selon son propre rythme pour au final qui sait, voir son nom en haut de l’affiche du classement en ligne.


Attardons nous à présent sur la partie visuelle du jeu dont le style ne laissera pas indifférent puisque Shikhondo dispose d’une direction artistique tout à fait remarquable. S’inspirant comme évoqué précédemment de la mythologie asiatique, l’univers proposé se révèle très plaisant et se démarque clairement des autres productions que ce soit avec ses décors, son bestiaire ou encore ses menus. Bien que la D.A. soit une franche réussite, les graphismes ne le sont pas autant, par exemple certains effets de zoom mettant en lumière les boss sont peu engageants. Quelques décors semblent également moins aboutis que d’autres mais au final rien de tout cela n’est rédhibitoire, l’ensemble reste très agréable à l’œil. Petit grief tout de même en la défaveur du jeu sur sa mise en forme, avec l’absence d’un mode vertical qui aurait sans nul doute pu être implémenté tout comme le fait Ikaruga. Nullement indispensable, cette option est souvent la bienvenue mais notons que même en mode portable la lisibilité reste de mise malgré la taille de l’écran et la présence des overlays.

Techniquement parlant, le titre a l’avantage d’un framerate solide même dans les nombreuses phases ou l’écran se retrouve surchargé. Aucun ralentissement n’est à déplorer que ce soit en mode nomade, TV, seul ou à deux joueurs, l’animation reste sans faille. La maniabilité avec une manette Joy-Con est très satisfaisante mais comme souvent l’utilisation d’une manette Pro est conseillée pour un contrôle plus précis et un confort accru. Parlons enfin de la partie sonore : les bruitages sont dans la moyenne et la musique colle parfaitement au genre avec une mention spéciale pour les deux derniers stages. Même s’il n’est pas question d’excellence, le travail effectué sur la musique est plus qu’honnête et accompagne très bien l’action. D’ailleurs sachez qu’une édition spéciale et limitée du jeu est disponible accompagnée de son OST.


Sortir un Shoot’em up de nos jours est une chose relativement « risquée », d’une part parce que le genre fait clairement partie d’une niche et d’une autre parce que ses adeptes ne pardonnent rien aux nouveaux arrivants d’autant plus s’ils ont en tête de retrouver les sensations d’un Ikaruga, d’un DoDonpachi ou encore d’un GunBird. Le studio coréen DeepFarm a donc eu fort à faire mais au final et malgré quelques défauts le pari est dans son ensemble réussi. Plutôt complet avec ses différents modes, jouable également à deux, Shikhondo peut être considéré comme un bon représentant. De plus son accessibilité et sa difficulté progressive en font un excellent prétendant pour ceux et celles qui souhaiteraient s’essayer au genre. Les afficionados y trouveront de quoi jouer de nombreuses heures en quête du « Hight Score » d’autant plus que le jeu pousse véritablement au run parfait avec son système de point. On pourrait lui reprocher un bestiaire restreint, son nombre de stages tout aussi réduit ou encore ses phases de jeu un peu trop prévisibles mais ne boudons pas notre plaisir car manette en main le fun est bel et bien présent.

Test de The Dark Bear

Ce qu’on a aimé :
  • La direction artistique
  • Les mécaniques de jeu
  • L’accessibilité
  • Les musiques

Ce qu’on a moins aimé :
  • Le nombre de stages limités
  • Des graphismes et des effets parfois perfectibles
  • L’absence d'un mode vertical


Prix : 13,99 €
Genre : Shoot’em up
Taille eShop : 369,10 MB
Développeur / Éditeur : DeepFarm / Digerati

Test réalisé depuis une version gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

2 commentaires:

  1. Merci pour votre analyse , je l'ai pris car j'adore ce type de jeu mais je suis nul, donc j'ai tendance à jouer aux versions arcade où j'ai continus illimités forcément, mais là le fait d'avoir continus illimités et différents niveaux de difficultés ça me va parfaitement, après pour les gros joueurs je pense qu'ils peuvent également y trouver leur compte. Adorant l'ambiance de Guwange j'ai vraiment aimé.

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