samedi 15 décembre 2018

[TEST] Wasteland 2: Director's Cut sur Nintendo Switch

Lorsqu’il s’agit de Tactical-RPG et univers post-apocalyptique, on pense forcément à Fallout, ce qui est normal me direz-vous. Mais près d’une décennie avant la sortie de ce dernier, il y eu un précurseur du genre, un certain Wasteland sortie sur Windows, Mac et Commodore 64, entres autres. Développé par Interplay (studio qui donnera également naissance à Fallout... Tout est connecté on vous dit), il est le vrai précurseur du genre, et une bien belle ébauche pour son petit frère aujourd’hui bien plus connu que lui.


Aujourd’hui, 30 ans plus tard, arrive sur Nintendo Switch Wasteland 2: Director's Cut, qui n’est ni plus ni moins la suite directe du jeu d’époque. Fruit d’un kickstarter qui aura vu le jeu être financé à hauteur de 3 fois la somme requise, le jeu développé par InXile Entertainment (studio fondé en 2002 par le créateur d’Interplay Entertainment) d’abord sorti en 2014, avant de revenir sur différents supports en 2015 dans une version Director’s Cut et c’est bien elle qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, car c’est cette version qui nous arrive sur Nintendo Switch…Sur ce, refermons la page culture et infos pour nous intéresser plus en profondeur au jeu.

Entrons directement dans le vif, car les différents screens qui ornent le test laissent peu de place au doute. Techniquement parlant, Wasteland 2 est complètement à la ramasse : des textures floues et brouillonnes, des décors vides en passant par les personnages peu détaillés, rien ici ne permettra de relever le niveau. Le jeu est complètement daté et il faudra faire avec… La faute n’en revient pas à la version Nintendo Switch, le jeu de base étant ce qu’il est. Néanmoins, le portage est plutôt réussi à vrai dire. Si on lui pardonne des chargements un peu plus longuets et un peu de stuttering par-ci par-là, on se retrouve ici devant un portage tout à fait honnête. Ça mérite d’être souligné !

Question gameplay, on reste ici dans du classique. Du pur Tactical-RPG à l’ancienne… Gestions des ressources, soin, leveling et loot seront des éléments moteurs et récurrents de l’aventure. À noter que le jeu commence exactement là où s’était arrêter Wasteland premier du nom.


On attaque notre aventure sur les chapeaux de roues en étant propulsé de fait à la tête d’une escouade de 4 compagnons (différentes classes sont proposées et libre au joueur de monter sa propre équipe ou de laisser le jeu choisir pour nous la composition de base) et c’est seulement une fois passé cette étape indispensable de tout bon Tactical qui se respecte que l’on est frappé par ce qui fera la grande force de Wasteland 2 : la cohérence de son univers, la narration globale ainsi que la qualité d’écriture des différents dialogues. Sous couvert d’une enquête sur la mort d’un compagnon d’arme servant de fil conducteur/tutoriel et de trame narrative sur les premières heures de jeu, l’histoire qui nous est comptée ici se trouve être en définitive bien plus complexe qu’il n’y paraît aux premiers abords.


Il conviendra alors de bien s’équiper afin de faire face aux multiples affrontements qui parsèmeront le jeu. Des humains, aux bêtes, en passant par les synthétiques, rien ne nous sera épargné ! Le jeu est d’une redoutable difficulté et les non-aficionados du genre pourraient rapidement se retrouver à cours de solutions et de consommables. Heureusement, le jeu comporte différents niveaux de difficultés et cela, s’avérera ici salvateur, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour le reste, plus on avance et plus l’intrigue gagne en épaisseur, nos sacs s’alourdissent irrémédiablement et les mécaniques de gameplay inhérentes au genre qui nous paraissaient encore obscures il y a peu, finissent par être assimilées.

Il sera également impératif de bien choisir ou placer ses points de compétences reçus lors des passages de niveau afin d’avoir toujours dans son équipe des personnages permettant tantôt de crocheter tel serrure récalcitrante ou de pirater un obscur « minitel » dégoté sous une quelconque nappe poussiéreuse. Le choix des « perks » sera vitale et heureusement pour nous, nous serons rejoints tout au long de l’aventure par des NPC au profil parfois très intéressant et augmentant par la même occasion notre capacité d’équipe maximale. Un choix de Game Design plus que bienvenu !


Parmi les autres points plus ou moins notables, je trouve personnellement que la BO composée par Mark Morgan (compositeur des musiques de Fallout, Fallout 2 ou encore de Giants: Citizen of Kabuto) n’a rien de mémorable. Beaucoup de sons d’ambiances mais pas de réels morceaux. Les percussions et l’accompagnements sont là mais ça manque cruellement de quelques compositions peut-être plus orchestrales…

Un point sur la durée de vie du titre qui s’avère ici être plus qu’acceptable. En comptant mes deux sessions de jeu, il m’aura fallu plus ou moins 30 heures pour voir la fin de l’aventure (sans m’attarder plus que cela sur les quêtes annexes il est vrai).


D’un classicisme absolu, et pourvu de mécaniques de gameplay déjà vu et revu, Wasteland 2: Director's Cut nous montre ici que c’est bien souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes (oui, pardon…). Il n’invente rien, mais ce qu’il fait, il le fait bien ! Il nous compte une histoire qui se rythme au gré des révélations, il nous fait vivre des combats au tour par tour punitifs mais très grisants et nous fait voyager d’un état à l’autre en conservant toujours cette même cohérence et ce souci du détail qui lui permettent de se forger sa propre identité. C’est un bon Tactical-RPG et il ne fait aucun doute pour moi qu’il n’a pas à rougir face à la concurrence. Pour beaucoup, il accusera un retard d’au moins 15 ans, mais pour ceux qui sauront voir au-delà de son esthétique désuète, il saura vous captiver et vous charmer.

Test de Le Gamer Barbu

Ce qu'on a aimé :
  • Une histoire intéressante et évolutive
  • Des dialogues et une narration globale parfaitement dans le ton
  • Une direction artistique qui fait mouche
  • Un tactical à l’ancienne et rude comme on les aime ! (Ou pas…)
  • Une durée de vie plus que respectable
  • Un portage sérieux

Ce qu'on a moins aimé :
  • Des graphismes datés
  • Une bande son loin d’être mémorable
  • Une difficulté qui pourrait rebuter les non-connaisseurs du genre
  • Aucune utilisation de l’interface tactile de la Nintendo Switch


Prix : 25.99€
Genre : RPG
Taille eShop : 13 063.16 MB
Développeur / Éditeur : inXile entertainment Inc.

Test réalisé depuis une version presse gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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