mardi 29 janvier 2019

[TEST] At Sundown: Shots In The Dark sur Nintendo Switch

Avec la multiplication des « stores », les différents distributeurs de jeux vidéo en ligne tentent inexorablement de se démarquer en proposant non seulement un catalogue conséquent mais surtout en y incluant des titres exclusifs susceptibles d’attirer les foules. La pratique devenue à ce jour courante peut être considérée comme étant de bonne guerre. Après tous les constructeurs historiques ont toujours fait ainsi depuis leurs débuts, donnant lieu à de savoureuses « guerres des consoles » qui d’ailleurs sont toujours d’actualités.


Jeune acteur dans ce domaine, surtout connu pour son logiciel de VoIP, Discord a pu récemment proposer en tant qu’exclusivité temporaire, un certain At Sundown: Shots In The Dark. Développé par Mild Beast Games, ce shoot multijoueur en vue du dessus est à présent disponible sur Steam, Xbox One, PS4 et Nintendo Switch. Le titre propose de participer à des joutes endiablées, histoire d’échanger amicalement quelques coups de fusil et autres joyeusetés en se basant sur l’idée que les protagonistes deviennent invisibles pour quiconque une fois dans la pénombre. Voyons donc de suite si Discord a eu raison de miser sur cette production.

Sans la moindre introduction, At Sundown lâche le joueur directement face à un menu que certains jugeront archaïque proposant les différents modes de jeu, à savoir Jeu local, En ligne et Entraînement. Pouvant être considéré comme une mise en bouche, le mode Entraînement propose d’appréhender les fondamentaux du gameplay. Déplacements et maniements des différentes armes sont donc abordés dans des épreuves chronométrées où il est question de faire mouche sur les cibles prévues à cet effet. Selon les résultats obtenus, le jeu attribue une médaille (bronze, argent, or) accompagnée de quelques points d’expérience qui serviront à débloquer d’autres modes de jeu et de nouvelles armes. Concernant celles-ci, le titre met à disposition un panel étoffé avec en pagaille fusil à pompe, revolver, mitraillette, sniper et quelques pièces plus exotiques comme un sabre ou un parapluie. Le choix des armes est donc relativement bien fourni d’autant plus que chacune d’elles possède un tir secondaire allant de la fusée éclairante en passant par la grenade, variant ainsi les plaisirs. Pour ce qui est du reste, le jeu est relativement classique dans son approche que ce soit en local ou en ligne avec des affrontements seul ou en équipe dans l’un des 9 modes de jeu. On retrouve ainsi les modes Match à mort, Capture de drapeau, Arène ou encore un mode Retour aux classiques imposant le fusil à pompe comme seule et unique arme. Pour ceux et celles ne souhaitant pas passer par le mode entraînement, sachez qu’il est tout à fait possible d’enchaîner simplement les matchs et y acquérir l’expérience nécessaire pour débloquer les armes et modes de jeu.


Jouable jusqu’à quatre joueurs avec ou sans I.A., le mode local est également l’occasion de découvrir les différents environnements, 6 au total avec pour chacun 3 déclinaisons. Si ce nombre peut être considéré comme correct, n’attendez pas une seule once d’originalité d’un point de vue du level-design. Prenez un rectangle ou un carré, placez-y quelques murs, des éléments de décor et vous obtenez les arènes d’At Sundown. C’est bien simple, sur les 18 cartes disponibles aucune ne montre le moindre soupçon d’ingéniosité, donnant ainsi la désagréable sensation de jouer indéfiniment dans des arènes où seules les couleurs et la disposition du mobilier changent.

De plus, visuellement le jeu est loin, très loin des standards actuels puisqu’il s’apparente à une production des années 2000 ayant eu le droit à un léger lifting. Sans même vouloir le comparer à des triples A, un rapide coup d’œil est amplement suffisant pour remarquer que le titre se retrouve techniquement en bas de tableau. Les environnements sont pauvres en détails, rarement inspirés et épaulés par des effets de lumière parfois douteux. On pourrait croire que la direction artistique relève le niveau de la technique mais force est de constater que rien n’est fait pour nous accrocher la rétine. Pour simplifier, si un adjectif peut définir ce visuel, c’est très certainement celui d’insipide car malheureusement pour lui, le titre boxe irrémédiablement dans la catégorie du quelconque. Un malheur arrivant rarement seul, les parties s’agrémentent tant bien que mal d’une musique complètement anecdotique à tel point que, chose rare, on en vient à douter de son existence durant les joutes.

En faisant abstraction de cet enrobage, on est en droit de s’imaginer que manette en mains, At Sundown tire son épingle du jeu d’autant plus qu’intégrer l’obscurité comme élément de gameplay paraît alléchant. Dans les faits, le joueur déchantera relativement vite car la mécanique se trouve maladroitement implémentée ou du moins parasitée par deux phénomènes. Tout d’abord, le fait de disparaître une fois l’obscurité traversée engendre irrémédiablement un souci de lisibilité. Au bout de quelques instants, le joueur ignore son emplacement et dispose comme unique recours d’une fonction permettant d’indiquer sa position aux yeux de tous. Une option que l’on a tôt fait d’oublier tant elle est punitive et c’est donc majoritairement à l’aveugle que se déroulent les parties. Seule aide valable pour se repérer, les vibrations engendrées à chaque fois que l’on touche un mur, ce n’est certes pas très précis mais appréciable faute de mieux. Second problème, après avoir passé l’arme à gauche, le point de réapparition est visible par l’ensemble des joueurs. Résultat, il suffit de se rendre vite fait au point de « respawn » ou encore mieux, de prendre un sniper permettant de tirer à travers les murs pour enchaîner les « kills » à vitesse grand V sans que le joueur visé ne puisse se défendre. Autant vous dire que l’équilibre passe directement à la trappe rendant certaines armes presque inopérantes face à d’autres. Pour autant, sous certaines conditions précises (mode de jeu, arme), il arrive qu’un certain « mindgame » fasse son apparition, procurant à l’occasion de bonnes sensations mais malheureusement, cela ne sauve pas pour autant un jeu dont l’action paraît le plus souvent brouillonne.

Pour résumer une partie, les joueurs commencent par cavaler dans la pénombre, vient alors le moment de faire un choix délicat : soit on tente un coup de poker en tirant (presque) au hasard en espérant faire mouche, soit on attend patiemment terré dans un coin obscur pour jaillir au moment opportun. La première solution met sans conteste le joueur en danger et la deuxième se révèle un brin ennuyeuse… Autant vous dire que le côté systématique des situations aura vite fait de laisser perplexe la plupart d’entre vous !


Concernant le mode en ligne et bien que le titre soit récent, il est inquiétant de constater que les serveurs sont désespérément vides. À l’heure où ce test est rédigé, une attente de 15 minutes ne suffit toujours pas à lancer la moindre partie. En conséquence, l’unique salut provient du mode multijoueur en local sous réserve d’avoir des amis intéressés par le jeu, ce qui n’est pas gagné par avance.

Cumulant les défauts à de nombreux niveaux, le titre de Mild Beast Games peine à convaincre malgré une idée de base attrayante qui se retrouve bien seule et nullement épaulée. Au final, vous l’avez certainement deviné, At Sundown est un jeu difficilement recommandable. Pour la grande majorité des joueurs et joueuses, celui-ci ne présente qu’un intérêt fort limité faisant pâle figure face à la concurrence…

Test de The Dark Bear

Ce qu'on a aimé :
  • Un concept de base intéressant
  • Les modes de jeu et armes variés

Ce qu’on a moins aimé :
  • Un visuel daté et peu attrayant
  • Une action brouillonne
  • Les environnements insipides
  • Les serveurs déjà désertés


Prix : 19,99 €
Genre : Action, Shoot multijoueur
Taille eShop : 1 061,16 MB
Développeur / Éditeur : Mild Beast Games / Versus Evil

Test réalisé depuis une version gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète mon propre avis personnel.

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