lundi 1 avril 2019

[TEST] Xenon Racer sur Nintendo Switch

Le 29 septembre 1995 sortait sur la PlayStation première du nom Ridge Racer, un jeu de courses en 3D au succès retentissant. Visuel de bonne facture, maniabilité immédiate, sensation de vitesse grisante, la production de Namco a sans conteste marqué son époque. Presque vingt-quatre années plus tard, débarque un certain Xenon Racer arguant les mêmes qualités que son lointain aïeul. Développé par les italiens de 3DClouds, ce petit dernier nous propose de prendre part à des courses folles à bord de bolides dignes de faire le show au mondial de l’automobile. Avec son contexte futuriste, ses Concept Car boostés au gaz Xenon et ses circuits aguicheurs situés aux quatre coins du globe, le titre a su attiser la curiosité d’un bon nombre de joueurs pendant son développement. Voyons donc s’il réussit à satisfaire le pilote de l’extrême qui sommeille en chacun de nous. Accrochez votre ceinture, c’est parti !


Après une introduction bien pêchue, le jeu nous invite dans le cadre d’un tutoriel à prendre le volant d’un bolide pour effectuer le premier tour de piste. Les commandes sont aisées à appréhender et on ressent directement manette en mains le penchant très arcade du titre. Si au début de ce test un parallèle est effectué avec une légende comme Ridge Racer, ce n’est pas le fruit du hasard. En effet, le gameplay y est quasi similaire, comprenez par-là que la conduite se fait dans un infini ballet de dérapages. Ainsi à l’approche d’un virage, braquez à fond, lâchez brièvement l’accélérateur et remettez les gaz une fois que le bolide survire. Simple et efficace, la méthode fonctionne toujours aussi bien et permet une prise en main quasi immédiate pour peu que l’on soit un habitué du genre. S’ajoutent à cela deux subtilités, l’accès à un boost alimenté soit par les dérapages soit par des points de recharges disséminées sur le parcours et une gestion des dégâts. Que ceux et celles qui s’attendent à voir les bolides partir en morceaux au fur et à mesure des chocs passent leur chemin car ici seules quelques éraflures sont visibles. Néanmoins, une conduite trop musclée a pour conséquence de baisser le pourcentage de dégât et une fois celui-ci arrivé à zéro, le véhicule est tout simplement réinitialisé faisant ainsi perdre de précieuses secondes souvent synonymes de défaite.

En matière de mode de jeu, Xenon Racer se montre tout à fait convaincant avec pêle-mêle les modes championnat, partie rapide, contre la montre, 2 joueurs en écran partagé sans oublier la possibilité de prendre part à des courses multijoueur en ligne ou en local. Côté agréments, vient le dorénavant classique mode photo disponible en cours de partie ainsi que la possibilité via le garage de personnaliser les performances et le visuel des véhicules. À noter que cette dernière partie offre un panel de choix exhaustifs permettant de nombreuses folies cosmétiques qui sans nul doute se montreront bien chronophages pour certains ou certaines d’entre vous.


Représentant le gros du jeu pour sa partie solo, le mode championnat permet de participer à plus d’une trentaine d’épreuves dans diverses catégories face à sept opposants. Présentée sous forme de grappe, la progression propose ainsi quelques embranchements laissant la possibilité de choisir les courses selon les envies. Évidemment, la progression est soumise à condition même si dans les faits, il suffit majoritairement d’arriver en pole position pour débloquer la course suivante. Plutôt généreux, le titre vous récompense régulièrement avec des accessoires servant à la personnalisation des bolides mais également avec de nouveaux véhicules en cas de victoires. Des véhicules qui sont sans conteste l’œuvre d’un coup de crayon assumé bien proche de l’exercice de style. Avec une petite vingtaine de monstres mécaniques à débloquer, Xenon Racer offre de quoi varier les plaisirs que ce soit d’un point de vue conduite ou purement visuel. Côté circuits, le titre propose non moins de sept localités (Tokyo, Miami, Côte d’Azur, etc…), un chiffre satisfaisant bien que les environnements auront tôt fait de se répéter. Fort heureusement, le nombre des tracés se montre convenable, d’autant plus que ceux-ci sont plaisants à parcourir et restent bien en phase avec le gameplay : chaussées et virages larges sont donc majoritairement de mises.


Bien que la maniabilité soit accessible, les premières courses mettent rapidement en lumière une certaine exigence. En effet, pour prétendre à la victoire, chaque virage demandera une bonne dose d’anticipation et concernant le boost, son utilisation devra se faire à bon escient notamment face à une I.A. bien féroce. D’ailleurs concernant les adversaires, sachez qu’ils n’hésiteront pas à fermer les portes mais surtout à vous pousser allègrement contre les barrières de sécurité. Inutile de chercher une once de fair-play, nous sommes ici face à une concurrence musclée, parfois même détestable tant il est rageant de la voir prendre la première place à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Cependant, une fois la maniabilité correctement appréhendée et les tracés mémorisés, il ne fait nul doute que Xenon Racer offre de bonnes sensations. Débouler dans un virage à 300 km/h se révèle fort satisfaisant, les bolides filent à toute allure et on retient parfois son souffle à l’approche d’un virage serré ou d’un dépassement à fortiori improbable.

Sortie simultanément sur PC, PS4 et Xbox One, il paraît évident que cette version Nintendo Switch soit techniquement en deçà de la concurrence. À vrai dire, c’est bel et bien le cas mais dans des proportions tout à fait surprenantes. Sans détour, sachez que Xenon Racer se révèle indigne de la console de Nintendo aussi peu puissante soit-elle. Le visuel oscille entre le franchement médiocre et le tout juste acceptable. Au menu, textures baveuses s’affichant tant bien que mal, clipping omniprésent concernant non seulement les décors mais également la signalisation (panneaux, marquage au sol) et profondeur de champ réduite à peau de chagrin. Ajoutez à cela une fluidité toute relative qui peine à accrocher les 30 fps aussi bien en mode portable que TV, des temps de chargement à rallonge et vous obtenez un titre gâché par sa technique.


Même si on peut faire abstraction d’un visuel daté, il en est tout autrement concernant des griefs impactant directement l’expérience de jeu. Autant vous dire que la carte représentant le tracé fait figure d’indispensable tant il est aisé de louper un virage faute de l’avoir vu dans les temps. En ce sens, le titre est une cruelle déception. De plus, les couleurs sont parfois ternes, les textures appliquées sur les bolides nous renvoient presque dix années en arrière et les quelques effets appliqués sur la route (comme l’eau) sont franchement risibles. Bien qu’on ne puisse qualifier le titre comme étant « moche », il est en l’état très décevant même si ô miracle certains environnements font leurs petits effets. Conscient du manque flagrant d’optimisation, les développeurs travaillent actuellement sur un patch prévu pour le mois d’avril. Cependant, devant l’ampleur de la tâche à accomplir pour rendre la technique acceptable, on ne peut que rester sceptique et attendre patiemment les futures améliorations. Tout cela est d’autant plus dommage et rageant que Xenon Racer repose sur des bases saines et solides synonymes de plaisir manette en mains. La maniabilité est plus que correcte, les sensations de vitesse sont satisfaisantes, la musique électro accompagne parfaitement les courses et les différents modes sont présages de longues heures de jeu.


En conclusion, Xenon Racer est dans sa version Nintendo Switch difficilement recommandable à l’achat, du moins dans l’état actuel (Ver. 1.0.2). Même si les bases sont convaincantes, trop de défauts viennent entacher l’expérience qui à cet instant se révèle tout juste « passable ». La sortie prochaine du patch sera l’occasion de revenir sur celui-ci et le cas échéant, de faire un focus sur sa partie multijoueur qui pour l’heure ne donne guère envie de s’y atteler. Enfin, sachez que la note attribuée n’est qu’une conséquence du manque d’optimisation et sera amenée à évoluer avec la mise à jour si besoin.

Test de The Dark Bear

Ce qu’on a aimé :
  • Le gameplay 100% arcade
  • Le contenu alléchant
  • La bande-son bien pêchue
  • Les sensations de vitesse…

Ce qu’on a moins aimé :
  • … mais gâchées par une optimisation totalement ratée
  • La technique dans sa globalité
  • L’I.A. manquant allègrement de fair-play


Prix : 49,99 €
Genre : Course arcade
Taille eShop : 5,6 Go
Date de sortie européenne : 26/03/2019
Développeur / Éditeur : 3DClouds / SOEDESCO

Test réalisé depuis une version dématérialisée gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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