jeudi 5 septembre 2019

[TEST] Irony Curtain: From Matryoshka with Love sur Nintendo Switch

Parfois, dans la vie des imprévus arrivent sans crier gare et vous plongent dans une histoire que vous ne pensiez jamais vivre. Et c'est un peu ce qui va se passer dans Irony Curtain: From Matryoshka with Love. Vous êtes Evan, un journaliste à la renommée aussi importante que celle de mon chat et vous allez vivre une aventure d'espionnage rocambolesque entre deux supers puissances en pleine guerre froide, avec toute la saveur et l'humour d'un point’n click concocté par les développeurs polonais du studio Artifex Mundi S.A..


Avant toute chose et histoire de mettre les points sur les I, le jeu ne propose que 2 langues : l'anglais et l'allemand. De ce fait, si vous êtes réfractaires ou simplement que vous avez du mal avec l'une ou l'autre de ces langues, la compréhension globale du jeu risque d'être altérée, car comme tout bon jeu du genre, les dialogues et autres indices seront nombreux et de façon générale importants pour vous aider à résoudre les différentes énigmes qui vous seront proposées.

Voilà cette petite mise au point étant faite, entrons dans le vif du sujet. Evan est donc un journaliste de bas étage qui vit encore chez ses parents et dont le rêve est d'avoir le scoop du siècle ! Certes jusque-là rien d'extraordinaire, mais sa passion pour la Matryoshka, petit état « fictif soviétique » et dont il fait l'éloge dans une conférence, va bien malgré lui l'embarquer dans une aventure qu'il n'aurait pas pu imaginer entre espionnage, passion, humour pinçant et accents russes. Nous ne dévoilerons pas trop l'histoire ici même pour vous laisser la surprise, mais les images vous donneront une belle idée des lieux et autres situations sympathiques que vous allez rencontrer.

D'ailleurs en parlant d'images, graphiquement le jeu est en soi une petite réussite. Exit les pixel art à l'ancienne et bonjour la belle 2D cartoon avec moult détails et animations particulièrement travaillées (attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'aime aussi le pixel art). Tout respire le souci du détail dans le jeu. Chaque recoin apporte sa petite touche unique et nous donne envie de regarder partout. Très coloré et avec une DA empreinte d'humour chaque scène vous fera vibrer la rétine avec en plus une finesse indéniable que ce soit en nomade ou sur votre petit écran. Le jeu sera d'ailleurs régulièrement entrecoupé de différentes cinématiques façon dessin animé qui seront certes très agréables, mais pas forcément aussi bien finalisées qu'on aurait pu l’espérer. Rien de rédhibitoire ceci dit, elles s'intègrent parfaitement à l'esprit global du jeu et s'il y avait une critique plus poussée à faire, nous dirions qu'elles auraient mérité un soin un peu plus important au niveau de leur animation générale. Du coup le côté un peu statique que l'on retrouve régulièrement dans les jeux du genre est dès lors savamment ravivé que ce soit par ces cinématiques que par l'ambiance générale des lieux visités qui auront toujours des petites animations agréables à nous mettre sous la dent.


Évidemment, il n'y a pas que le style graphique qui va venir soutenir la narration et l'évolution du titre. Ses musiques totalement en adéquation avec l'univers et composées par Peter McConnell, le compositeur ayant œuvré sur le fameux Monkey island 2 entre autres, viennent chatouiller vos oreilles avec brio dans toutes les situations. Que ce soit de petites mélodies discrètes, ou des chants matryoshkien dans le plus pur style du pays, vous ne serez jamais pris au dépourvu. Même les bruitages auront un petit quelque chose d'appréciable en toutes circonstances.

Mais ce qui vous mettra encore plus en immersion, c'est le fait que le jeu est entièrement doublé (en anglais certes) et d'une façon vraiment réussie là encore. Les accents russes, anglais ou feutrés de certains espions(nes) sont une excellente source de sourires voire de franches rigolades, pour saupoudrer les dialogues bien recherchés et remplis d'humour.

Venons-en maintenant à ce qui fait d'un point 'n clic un jeu particulier à appréhender : son gameplay.
Pour les deux du fond qui ne sauraient pas ce qu'est un jeu du genre, sachez qu'il s’agit simplement de jeux où vous allez avant tout diriger un pointeur à l'écran (un peu comme la souris de votre ordinateur) et cliquer à divers endroit pour utiliser, ramasser, scruter, divers objets ou personnes et ainsi interagir pour faire avancer l'intrigue, ou résoudre des énigmes. Habituellement tout est prétexte à être cliqué à l'écran pour savoir si oui ou non, une interaction est possible. Ici c'est un peu plus simple car en appuyant sur une des gâchettes de votre Joy-Con vous pourrez faire apparaître les endroits où vous pourrez interagir. Une ou plusieurs étoiles viendront donc vous guider, si vous le souhaitez évidemment, pour vous donner quelques indices sur la marche à suivre.


Rassurez-vous, ce n'est pas parce que vous voyez où aller que vous saurez directement comment y aller. Comme tout bon jeu du genre qui se respecte, les différents objets que vous allez récupérer dans votre inventaire, pourront être utilisés parfois de manière totalement incongrue, mais jamais totalement illogique. C'est d'ailleurs tout un plaisir de voir que l'on a compris comment créer de la colle (par exemple) dans une situation, ou de base, on n’en a pas forcément sous la main. Bref vous l'aurez compris, il va falloir utiliser tous les moyens à votre disposition et aussi un peu votre cerveau en ébullition pour pouvoir progresser dans l'histoire et résoudre les énigmes parfois retors qui vous seront proposées.

Heureusement, pour les non-initiés à ce genre de jeu, ou pour ceux qui comme moi, ont parfois du mal à faire travailler leur tête d'une façon optimale dans l'utilisation des divers objets, les développeurs ont pensé à introduire une façon amusante de se faire aider sans aller dénicher les astuces sur internet. Il suffisait d'y penser, mais, un petit coup de fil à la hotline, vous permet habillement de vous aiguiller vers votre prochain objectif, sans non plus tout vous divulguer. En effet, par des dialogues cocasses et ingénieux, vous allez pouvoir comprendre comment progresser sans que le jeu ne vous mâche tout le travail. Bon évidemment, il va falloir trouver le numéro de cette holtine quelque part non loin d'un téléphone... Je ne vais pas non plus faire tout le boulot pour vous et évidemment cela reste une option de dernier recours !


En conclusion, Irony Curtain: From Matryoshka with Love est vraiment un jeu très réussi. Si la barrière de la langue n'est pas un repoussoir, alors vous allez profiter pendant quelques longues heures de jeu, d'une aventure passionnante, drôle, pleine de rebondissements qui vous fera travailler les méninges presque autant que les zygomatiques. L'écriture est de qualité, ainsi que le côté satyrique bien recherché, les graphismes ne vous laisseront pas de marbre bien au contraire et si vous êtes en manque de titres du genre, je pense que vous pourrez aisément trouver votre bonheur avec cette petite pépite indépendante.

Test de Muten Roby

Ce qu’on a aimé :
  • Le style graphique léché
  • Les musiques et l'ambiance sonore générale
  • L'écriture remplie d'humour
  • Les aides bienvenues pour les néophytes
  • Un gameplay facile à prendre en main
  • La durée de vie convaincante (5 à 8 heures selon votre facilité à progresser)
  • Des protagonistes attachants et particulièrement bien travaillés

Ce qu’on a moins aimé :
  • Les cinématiques un poil en dessous
  • La barrière de la langue peut rebuter
  • Il faut aimer les histoires d’espionnage, mais qui n'aime pas après tout ?


Prix : 19,99€
Genre : Aventure, Casse-tête
Langues : Anglais, Allemand
Taille eShop : 1 607,47 MB
Développeur/Éditeur : Artiflex Mundi S.A.

Test réalisé depuis une version dématérialisée gracieusement fournie. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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