jeudi 27 septembre 2018

[TEST] Masters of Anima sur Nintendo Switch

S’il y a bien un genre qui est très peu représenté sur Nintendo Switch, c’est bien les Pikmin-like. Votre serviteur se languissant de l’annonce d’un éventuel quatrième volet pour la saga, je fut intrigué de suite lors de l’annonce de l’arrivée imminente de Masters of Anima. Plus mature, plus complexe qu’un Pikmin (et prenant pour sa part place dans un univers Heroïc-Fantasy), il nous promet un challenge plus ardu que son illustre modèle, ainsi qu’une gestion des troupes autrement plus relevée. Mais parfois, entre la promesse et la réalité, il y a un gouffre. Qu’en est-il ici ?


1 - Un scénario convenu mais plaisant
Il y a bien longtemps, propulsé du fin fond de la montagne Spark, des rochers d’Anima primordiaux prirent la forme de Golems qui mirent à feu et à sang le monde des hommes. Pris de pitié pour le terrible sort des humains, une déesse accorda alors à quelques élus le pouvoir de manipuler l’Anima et pouvoir ainsi se défendre contre ces même créatures. C’est alors que naquirent les premiers Animanciens. Manipulateurs de l’Anima (source d’énergie créatrice) qui trouvent vie tout autour de nous, ils s’engagèrent alors dans une terrible bataille contre les golems… L’Anima, sous contrôle des Animanciens, pris alors la forme de troupes (fantassins, arches, magiciens, etc…) permettant ainsi de vaincre les golems et de sceller définitivement la montagne Spark, afin que cela ne se reproduisent pas.


Bien des générations plus tard, nous retrouvons Otto, apprenti de son état, qui doit encore une fois tenter de passer des épreuves afin de quitter son statut de jeune pousse et de pouvoir enfin revêtir la digne fonction d’Animancien. Malheureusement, Otto se trouve être bien peu assidu et intéressé par la fonction, et il s’avère en définitive que la seule raison qui le pousse à embrasser cette voie et la perspective de pouvoir enfin épouser la belle Ana, Animancienne suprême (Statut réservé au plus talentueux(euse) et doué(e) des Animanciens de Spark). Comme prérequis à cette union, Otto doit enfin obtenir son diplôme et ça, c’est assurément une autre paire de manche…

Servant de didacticiel interactif, l’épreuve d’Otto sera avant tout ici l’occasion de mettre en place le scénario et la tragédie qui va se dérouler devant nos yeux. En effet, un certain Zarh, également Animancien, brisera le sceau de la montagne et libérera le fléau des golems d’antan sur la région. Ana « indisponible », c’est un concours de circonstances qui amènera alors le jeune Otto tout récent diplômé à tenter de remettre de l’ordre dans tout ça. Plus facile à dire qu’à faire.


2 - Un gameplay instinctif mais exigeant 
Sous ses allures de Pikmin-like, Masters of Anima se permet de prendre quelques libertés tant au niveau du gameplay que du challenge proposé aux joueurs. L’aspect stratégique est ici très poussé et les combats s’avéreront pour la plupart très exigeants. Accompagné de son armée personnelle, mue par l’Anima, il faudra alors se servir de ceux-ci pour déplacer des objets ou éléments du décor, résoudre certaines énigmes et bien sûr, se battre.

Lors de la sortie du jeu, les critiques des joueurs se sont essentiellement cristallisées sur le fait que le jeu proposait pour beaucoup, un challenge un peu trop ardu, et je dois bien avouer pour ma part que je partage cet avis. Il est frustrant et très déplaisant de voir sa petite armée soigneusement coordonnée se faire balayer comme de pauvres fétus de paille par n’importe quel ennemi venu. Pour répondre aux plaintes des joueurs, Passtech Games (Studio lyonnais à l’origine de Masters of Anima) communiquera sur ce point en particulier, en expliquant qu’un patch était d’ores et déjà en préparation et que celui-ci rajoutera alors une option qui permettrait de diminuer un tant soit peu la difficulté du titre.


N’ayant pu en bénéficier (vu que j’ai fini le jeu avant même l’arrivée du patch), il est drôle de constater que le jeu propose dorénavant un mode « normal » et que la difficulté de base pré-patch est quant à elle considérée comme étant le mode difficile. Néanmoins, je ne peux que saluer la mise à disposition pour les joueurs de cette mise à jour et l’écoute dont les développeurs ont fait preuve sur ce point (petit bémol quand même, le patch a mis un certain temps à arriver).

Une fois ce point de détail écarté, je dois bien dire que j’ai pris un grand plaisir à jouer le « coordinateur de manœuvres ». Mélangeant Pikmin-like et RTS, le jeu propose aux joueurs de parcourir un univers charmant aux mécaniques de gameplay extrêmement bien maîtrisées. Il faudra collecter ici et là l’Anima qui permettra alors à Otto d’invoquer des créatures sous son contrôle et cela dans les limites de ses capacités. Attaque, défense, sort et soins ne sont que quelques unes des compétences qu’il sera alors possible (en fonction de ses troupes invoquées) d’utiliser. Il se permet également une composante RPG bienvenue, vu qu’il sera possible pour le joueur d’upgrader Otto ou ses unités afin de gagner en force, défense, compétence ou même polyvalence. De plus, chaque affrontement sera récompensé par un classement un système de notation afin de pouvoir pour le joueur apprécier ou non sa performance.


3 - Un univers charmant mais une technique balbutiante
Sur ce point précis, et si tant est qu’on soit plus attaché à une certaine esthétique plutôt qu’à la technique pure, Masters of Anima réussi complètement son pari. Les différents environnements sont plaisants et diversifiés, le chara-design globale des personnages, unités et autres golems sont également très appréciables. La direction artistique est une vraie réussite.

Malheureusement, et c’est bien là que le bât blesse, techniquement parlant le jeu se prend les pieds dans le tapis. Aliasing très prononcé, framerate parfois très limite et niveau de détails peu poussé me font parfois dire que l’optimisation aurait pu gagner à être revue après la sortie via un patch d’optimisation quelconque. Néanmoins, et pour être clair, le jeu est parfaitement jouable dans les conditions actuelles et cela n’enlève en rien à ses qualités esthétiques et ludiques mais je me devais de préciser cela.

La bande son est pour sa part de grande qualité. Alternant morceaux épiques et autres mélodies d’ambiances plus en retrait, elle habille parfaitement le jeu et même si elle ne restera pas dans les annales, elle a au moins le mérite de faire parfaitement son job.


Il m’aura fallut plus de 10 heures de jeu et un certain nombre de Game Over afin de voir le bout de l’aventure. Mais en aucun cas celle-ci se sera transformée en un quelconque chemin de croix… Cela sera essentiellement dû au fait que Masters of Anima est un bon jeu, un très bon jeu même. Il propose un challenge équilibré (après patch), un gameplay dynamique et maîtrisé et une aventure qui même si elle ne brillera pas par son scénario archi convenu, a au moins le mérite de nous faire parfois sourire. Espérons qu’un jour nos amis lyonnais auront la bonne idée et l’envie de nous proposer une suite qui j’espère gommera alors les quelques défauts du premier tout en conservant ce qui fait la force de Masters of Anima. Wait and see…

Test de Le Gamer Barbu


Ce qu'on a aimé :
  • Un Pikmin-like sur Nintendo Switch !
  • Un univers Heroïc-Fantasy coloré et plaisant
  • Esthétiquement parlant, c’est un gros oui !
  • Des mécaniques de gameplay à la fois simples et maîtrisées
  • Une BO de toute beauté
  • Une durée de vie somme toute sympathique

Ce qu'on a moins aimé :
  • Un scénario qui ne restera pas dans les mémoires
  • Un jeu techniquement à la peine

Prix : 19.99€
Genre : Aventure, Stratégie
Taille eShop : 1 046.48 MB
Développeur/Éditeur :  Passtech Games / Focus Home Interactive

Test réalisé depuis une version presse gracieusement fournie. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu.

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