jeudi 28 mars 2019

[TEST] Rad Rodgers - Radical Edition sur Nintendo Switch

Ce qui est parfois sympa lorsque l'on teste des jeux vidéo, c'est de tomber sur des titres dont on n’a jamais entendu parler. Ce phénomène arrivant assez rarement, on peut profiter d'avoir la surprise du style de jeu et surtout de l'enrobage de celui-ci. Du coup, aujourd'hui c'est Rad Rodgers - Radical Edition, publié par Handy Games, qui s'y colle. Le nom, pas forcément évocateur sur le moment, cache en fait un plateformer/action (2D/3D) fortement inspiré des jeux des années 90. Ici, vous pourrez incarner Rad Rodgers, une tête blonde férue de jeux vidéo, accompagné de Dusty sa console de salon au langage acidulé (je vous explique ça après) et d'une ribambelle de personnages optionnels dont quelques têtes bien connues.


Pour la petite histoire, après une longue soirée jeux vidéo, notre héros Rad, qui s'était endormi paisiblement, va se faire réveiller durant son sommeil par sa console et se faire projeter à travers la télévision pour entrer à l'intérieur de son jeu vidéo favori où il devra aider à sauver l'arbre Moj... Euh...vénérable dont les petits semblent avoir quelques soucis d'obéissance. (Note personnelle : en ce moment j'ai des histoires bien travaillées et très cohérentes à tester). Dès lors, il se retrouve affublé de cette console nommée Dusty en guise de sac à dos. Chose qui lui permettra non seulement d'avoir des bras supplémentaires pour le côté plateforme, de réparer les glitchs, mais en plus d'avoir un vocabulaire riche en grossièretés (plutôt drôles et que vous pourrez à loisir censurer si c'est votre rejeton qui joue au jeu). Dès lors, vous êtes prêt à en découdre dans la dizaine de niveaux différents que propose le jeu.

Plus qu'un simple plateformer, Rad Rodgers va aussi miser sur le côté shooter. En effet, une ribambelle d'armes viendra étoffer le gameplay, vous permettant de blasteriser vos ennemis à distance, que ce soit par laser, grenades et autres explosifs en tous genres. Et si cela ne vous suffit pas, vous pourrez débloquer de nouveaux personnages parfois bien connus (coucou Duke Nukem) qui eux-mêmes auront un style particulier et leur propre coups spéciaux. Du coup, traverser les décors colorés de type forêt, grotte, volcan seront presque un plaisir pour tous les amateurs du genre. Pourquoi presque me direz-vous ? Eh bien d'abord parce que le style graphique très saturé est parfois peu lisible quand il s'agit de trouver les passages pour avancer. Car comme dans le jeu il faut trouver 4 artefacts pour finir le niveau en cours et que celui-ci n'est pas simplement linéaire mais prend en compte aussi la verticalité, il n'est pas toujours aisé de voir au premier coup d’œil les subtilités du décor qui vous ouvrent un passage et du coup de ne pas tourner en rond pendant de longues minutes. Ensuite parce que le jeu est assez simple. Le personnage n'a qu'un seul saut et n'aura aucune variante dans sa façon d'être joué hormis ses armes, les ennemis sont quand même très faciles à éliminer et le level design sera souvent très similaire entre les niveaux.


Heureusement, quelques petites variantes viendront pimenter votre aventure. Tout d'abord, notre compagnon Dusty sera mis à contribution régulièrement sur votre parcours, car il devra réparer les différents bugs que vous croiserez et qui bloqueront votre progression représentée par des failles totalement pixelisées. Forcément quand on casse continuellement le quatrième mur avec les protagonistes qui insultent les développeurs et qui vous parlent de bugs... Et notre héros qui lui-même ne cesse de rabâcher qu'il est dans un jeu, ce ne sont pas quelques zones de pixel qui vont nous dérouter. À ce moment, vous jouerez donc votre console pour entrer dans ces warp zones buggées pour y trouver les éléments du décor qui ont disparu (plateformes, ponts, pour la plupart du temps). Procédé qui a le mérite de casser la routine et d'avoir un petit côté labyrinthe plutôt sympathique. Même si avouons-le, les collectibles bien cachés tout au long des niveaux pourront être une bonne raison de fouiller de fond en comble chaque recoin, pour débloquer de nouveaux chapeaux par exemple, ou simplement avoir le plus de points possibles à la fin du stage.


Autre moment de détente, enfin si l'on peut appeler ça de la détente, les stages bonus que l'on débloquera entre chaque niveau de l'histoire. Plusieurs styles seront à l'honneur avec plus ou moins de réussite. Le flipper ou la balle aura tout sauf une inertie de balle de flipper et donc sera très compliquée à envoyer où vous le souhaitez, le « Doodle jump » où il faudra monter le plus rapidement à travers les plateformes d'un stage à la verticale avant que l'eau ou un autre liquide assassin ne vous rattrape (un vrai plaisir sadique tant c'est peu jouable) ou encore le jeu de mémoire où il faudra par exemple se souvenir d'une combinaison d'éléments de plus en plus complexe. Ce ne sont que quelques exemples et heureusement ils sont totalement facultatifs (plus orientés scoring) pour avancer dans le jeu, car parfois on en arrive à s'arracher le peu de cheveux qu'il nous reste sur le crâne.

Graphiquement parlant, le jeu est quand même plutôt sympa à l’œil, même si la 3D assez simpliste n'égale forcément pas les productions actuelles. Et comme signalé plus haut il est très coloré, voire trop saturé, ce qui rend la lisibilité un peu difficile selon les niveaux. Le mélange entre le côté moderne et rétro pour certains passages est plutôt réussi et se marie bien avec la plastique générale du titre. Les ennemis par contre sont plutôt quelconques et assez répétitifs.


Pour ce qui est du gameplay, la simplicité sera de mise : saut, tir et coup spécial seront vos principales actions. Dans l'ensemble, le tout répond plutôt bien, même si le saut est parfois capricieux (n'est pas Mario qui veut) et le tir pas toujours évident à maîtriser au niveau de la visée. Mais rien de rédhibitoire non plus. Le jeu se veut facile à prendre en main et il le fait plutôt bien. Petit bonus : vous pourrez choisir la difficulté du jeu parmi 3 intensités et en plus vous pourrez faire toute la campagne en coop avec vos amis, votre compagne, votre compagnon, votre chien, votre chat ou même votre poisson rouge (oui, j’exagère à peine). D'ailleurs, un mode bataille est disponible en marge de l'histoire principale, où vous pourrez joyeusement vous affronter à deux joueurs dans une arène rappelant un peu le premier Mario Bros. avec ses tunnels sur les côtés et ses plateformes au milieu de l'écran. Les musiques, quant à elles, correspondent bien au style des années 90, assez rythmées et plutôt pêchues. Même si elles ne resteront pas dans les annales, elles font le boulot et vous gardent dans l'ambiance volontairement déjantée du jeu.

En conclusion, Rad Rodgers - Radical Edition reste un titre qui vous amusera quelques temps, il fait dans l'ensemble plutôt bien le travail, mais ne restera pas dans les mémoires comme le ferait un titre majeur. Les férus de plateforme y trouveront un titre qui manquera cruellement de challenge et de longueur avec sa dizaine de stages, mais pour ceux qui voudront un jeu pour jouer en coop, se détendre et s'amuser sur son côté « vulgarisant assumé » il pourra parfaitement convenir.


Test de Muten Roby

Ce qu’on a aimé :
  • L'humour salace (mais pas à mettre entre toutes les mains)
  • Les personnages assez variés
  • L'ambiance colorée
  • Le mode 2 joueurs

Ce qu’on a moins aimé :
  • Les niveaux bonus peu travaillés et retors
  • Un poil court quand même
  • Ennemis redondants
  • La 3D un peu vieillotte
  • La jouabilité pas toujours bien calibrée


Prix : 29,99€
Genre : Plateforme, Shooter
Taille eShop : 3 978,30 MB
Développeur/Éditeur : Slipgate Studios / HandyGames

Test réalisé depuis une version dématérialisée gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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