samedi 8 juin 2019

[TEST] Hellmut: The Badass From Hell sur Nintendo Switch

Coloré, mignon, familial ou encore enfantin voilà quelques mots souvent employés lorsque l’on fait référence à l’univers Nintendo. Pour autant, la dernière-née de la firme de Kyôto n’oublie pas les nommés « hardcore gamers » avec des titres comme Dead Cells, The Bing Of Isaac, Fury, Cuphead ou encore Dark Soul pour ne citer que les plus connus. Surfant également sur cette vague de titres à la difficulté avérée, le studio Volcanicc nous fait l’honneur de porter sur Nintendo Switch un certain Hellmut: The Badass From Hell. Sorti initialement sur PC en 2018, celui-ci se présente sous la forme d’un Rogue-like / Twin-stick Shooter en 2D dans lequel le joueur doit survivre dans des donjons générés de manière procédurale et infestés d’ennemis. Tout un programme !


Attardons-nous en premier lieu sur le scénario, certes léger mais qui a tout de même le mérite d’exister. Vous y incarnez Hellmut, un scientifique en quête d’immortalité enchaînant les expériences dans un sordide laboratoire. Force de persévérance, celui-ci parvient à ses fins, enfin presque. À présent dépourvu de son corps (il en reste uniquement la tête), le bougre se retrouve contraint à faire face à une horde de démons tout droit venue des enfers. Dans son malheur, il lui est offert la possibilité de se transformer en diverses créatures démoniaques pour le meilleur mais surtout pour le pire…

Vous vous en doutez, les transformations sont véritablement au cœur du jeu. Pour faire simple, en début de partie, le joueur fait le choix parmi deux transformations farfelues : un roi des rats muni d’un fusil à rats ou un amalgamé, lanceur aguerri de marteaux. En cours de jeu, si une transformation vient à mourir, Hellmut reprend le relais via sa forme origninelle. L’idée est simple mais efficace, d’autant plus que ces transformations apportent quelques petites spécificités variant ainsi subtilement le gameplay en plus d’être cumulables. Certaines offrent ainsi une puissance de feu accrue tandis que d’autres misent tout sur la mobilité ou sur la santé. À noter que chacune d’entre elles, possède un tir principal ainsi qu’une attaque secondaire soumise à un cooldown. Cela peut être une charge dévastatrice, un tir concentré ou encore un bouclier temporaire, bref de quoi casser du démon à la pelle ! À savoir, qu’une fois le boss de fin terrassé, il vous est proposé de jeter votre dévolu sur une transformation qu’il sera ensuite possible de choisir dans le cadre d’une nouvelle partie.


Avec des niveaux générés de manière procédurale, il n’est pas étonnant de constater une boucle de gameplay qui suit inexorablement le même schéma tout au long de l’aventure. À chaque niveau, on visite une petite dizaine de salles infestées d’ennemis en y récoltant armes, bonus, pièces et diamants. Une fois deux niveaux bouclés, vient l’affrontement face à l’un des boss du jeu dont l’ordre d’apparition est totalement aléatoire. S’ajoute à ce chemin tout tracé, la possibilité d’acquérir les fameuses transformations, mais comme en enfer rien n’est gratuit, il faudra vous délester de quelques diamants auprès de l’œil de Ka-Ra, histoire d’en découdre dans une épreuve chronométrée et ainsi obtenir une vie supplémentaire qui ne donne pas son nom. Durant le périple, Hellmut aura également le loisir de faire quelques emplettes dans la boutique avec en rayon, armes, boucliers ou encore soins. Petit bonus sympa au sein de cette même échoppe, la possibilité de se faire un peu de monnaie via une borne d’arcade vous invitant à prendre part à un ersatz de Space Invaders. Même si ce mini-jeu montre très vite ses limites, la possibilité d’obtenir quelques deniers sans véritable effort fait toujours plaisir, d’autant plus s’il vous manque uniquement 1 ou 2 pièces pour acheter un item…

Manette en mains, il ne fait nul doute que le titre se révèle très plaisant à jouer. L’action y est bien souvent frénétique, le bestiaire bien fourni ne fait pas de cadeaux et les différentes armes et transformations disponibles permettent assurément de varier les plaisirs. Ça explose de partout et l’on a même parfois l’impression (notamment face à certains mid-boss) de se retrouver face à un Danmaku bien nerveux tant les boulettes ennemies envahissent l’écran. Évidemment, la difficulté est au rendez-vous et rares seront les joueurs à parvenir à la toute fin du périple lors d’un premier run. Comme souvent dans ce genre de jeu, le salut provient d’une bonne connaissance des différents ennemis et des capacités propres à chaque transformation. Difficile mais nullement insurmontable, il faut environ 3 ou 4 heures pour terminer le titre une première fois et venir à bout des 8 niveaux. Après quelques parties et une bonne centaine de morts, il est par contre très aisé de s’acquitter de la chose en moins d’une heure.


D’un point de vue graphisme, le titre se révèle plaisant avec un enrobage de qualité agrémenté de quelques effets de lumière bienvenus. Le design des ennemis et notamment celui des boss est dans son ensemble réussi avec des sprites relativement détaillés qui s’intègrent très bien aux environnements. Coté sonore, le titre propose en guise d’agrément le choix entre une bande-son rétro, moderne ou un mélange des deux. Même si les musiques ne resteront pas en mémoire, il faut bien avouer qu’elles font très bien le job, tout au plus, on pourra critiquer certains bruitages concernant les armes principales qui à la longue peuvent devenir agaçants.

Côté griefs, on ne peut que constater un manque de variété dans l’agencement des niveaux, on parcourt plus ou moins les mêmes salles tout au long de l’aventure dans des environnements qui eux aussi souffrent de cette même tare. Évidemment, Hellmut n’est pas là pour visiter et apprécier tranquillement les lieux mais sans conteste, quelques variations aurait amélioré l’expérience. Ajoutons à cela les patterns des boss qui souffrent également d’une grande répétitivité, on se retrouve bien souvent avec les même phases, c’est d’autant plus dommage que dans sa globalité le bestiaire ne manque pas d’audace. Au niveau ergonomie, sachez que le choix des transformations se fait à l’aide d’une roue de sélection qui dans le feu de l’action ne se montre pas forcément très intuitive, là où changement à la volée via les gâchettes aurait été sans nul doute plus adéquat. Enfin dernier point noir, les vignettes annonciatrices des boss restent désespérément vides à l’image d’une bulle de BD attendant son contenu : surprenant mais en aucun cas rédhibitoire.


Un brin trop classique pour le genre, Hellmut: The Badass From Hell ne peut prétendre au titre d’indispensable malgré la bonne idée des transformations. Cependant, il n’en reste pas moins un bon représentant que l’on aura plaisir à lancer pour peu que l’on apprécie la formule. On retiendra notamment de lui son action frénétique et son ambiance démoniaque non dénuée d’humour. S’accommodant très bien du mode portable de la console, il fait partie de ces jeux que l’on relance avec plaisir, histoire d’en découdre avec les enfers. Cerise sur le gâteau, le titre dispose d’un mode deux joueurs en coopération dans un mode survie où il faut terrasser des vagues incessantes d’ennemis. Un ajout bien sympathique, même si au final on aurait bien plus apprécié être épaulé lors de la campagne principale. Enfin, sachez qu’une version physique est disponible, ce qui vous permettra peut-être d’obtenir ce jeu à moindre coût.

Test de The Dark Bear

Ce qu’on a aimé :
  • L’action frénétique
  • Les diverses transformations
  • L’ambiance démoniaque
  • Une difficulté bien dosée dans son ensemble

Ce qu’on a moins aimé :
  • Un level-design manquant d’originalité
  • Les patterns des boss trop répétitives
  • Une ergonomie un brin perfectible


Prix : 29,99 €
Genre : Action, Rogue-like, Shoot’em up
Taille eShop : 577,77 Mo
Date de sortie européenne : 03/05/2019
Développeur / Éditeur : Volcanicc / Grindstone, 2tainment

Test réalisé depuis une version dématérialisée gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire