samedi 8 décembre 2018

[TEST] Horizon Chase Turbo sur Nintendo Switch

Depuis le lancement de la Nintendo Switch, rares ont été les semaines sans que l’eShop n’accueille un portage de jeu provenant d’une plateforme concurrente, qu’elle soit traditionnelle ou mobile. L’omniprésence de ces portages ne se fait malheureusement pas toujours en la faveur des joueurs, tout particulièrement lorsqu’il s’agit du portage d’un jeu initialement prévu pour smartphone. Alors quand l’un d’eux vient pointer le bout de son pixel, de nombreux joueurs ont pris l’habitude de n’y prêter aucune attention. La raison de cet engouement limité est simple : trop souvent une grande majorité de ces jeux ne présente qu’un intérêt limité, chapeautée par une qualité générale médiocre. Fort heureusement, il arrive que certains de ces portages sortent de la masse avec brio et apparemment ce serait le cas d’un certain Horizon Chase Turbo.


Derrière ce titre assez peu évocateur se cache un jeu de course résolument arcade développé par Aquiris Game Studio. Les premières minutes passées en compagnie d’Horizon Chase Turbo ne font aucun doute sur son pedigree : celui-ci se présente comme étant un hommage aux gloires du passé avec en ligne de mire des titres comme Top Gear, Out Run ou encore Lotus Turbo Challenge. Oubliez donc l’aspect simulation, les trajectoires parfaites, les réglages de boîte de vitesse car il s’agit ici d’avoir le pied au plancher jusqu’à la ligne d’arrivée sur des tracés aucunement réalistes avec une bonne dose de fun.

Lors du premier démarrage, le joueur se trouve face à un unique mode de jeu sobrement intitulé Tournée mondiale. Se débloqueront au fur et à mesure des victoires les modes Tournoi, Cour de récré et pour finir Endurance. Plus en détails, le mode principal propose au joueur de traverser 12 destinations dont le Brésil, l’Inde, le Japon ou encore la Grèce. Chaque pays est généralement divisé en trois localités composées elles-mêmes de deux à trois courses. Comme il est facile de l’imaginer, cela fait déjà beaucoup d’épreuves mais ajoutez tout de même à cela une course spéciale pour chacune des destinations. Voilà donc un contenu principal pour le moins conséquent, tout en sachant que chaque course est unique et que cela ne représente qu’un seul mode de jeu.

On pourrait imaginer que ce premier mode ne propose comme unique objectif de franchir la ligne d’arrivée en première position mais dans les faits les courses comportent trois objectifs permettant de cumuler des points précieux. Le premier classique, est d’arriver en pole position, le second est de récupérer la totalité des jetons disséminés sur le parcours et le troisième est de finir la course avec un maximum d’essence dans le réservoir. Car oui, le joueur doit veiller à récupérer quelques jerricanes d’essence histoire d’éviter la panne sèche, les litres restant sont ensuite convertis en points bonus. Typiquement, réussir ces trois objectifs permet de cumuler un maximum de points et dans le cas d’une course parfaite d’obtenir un « Super Trophée ». C’est d’ailleurs avec ces mêmes points qu’il est possible de débloquer les nouvelles épreuves et modes de jeu en plus d’étoffer son garage. Autre mécanique de jeu, il est possible de booster les performances de l’ensemble des véhicules en triomphant des courses spéciales. Une fois l’objectif atteint, le joueur aura à choisir son bonus : maniabilité accrue, vitesse de pointe boostée ou encore accélération revue à la hausse. Le système de progression est dans son ensemble très bien pensé même si le joueur est amené à rejouer certaines courses dans l’optique d’améliorer son cumul de points pour pouvoir progresser.


Venons-en à présent aux autres modes de jeu. Tout d’abord, le mode Tournoi, divisé en trois niveaux de difficulté, celui-ci propose de participer à différentes épreuves à l’instar du mode principal d’un Mario Kart. Ici seule la victoire compte pour atteindre la première place au classement. Le mode Endurance, quant à lui, demande d’enchaîner les courses en finissant au minimum à la cinquième place sous peine d’élimination directe sans la possibilité de recommencer. Là aussi plusieurs catégories sont disponibles avec un nombre de courses allant de 12 pour finir par un ahurissant 109. Un beau challenge en perspective à réserver aux plus téméraires ! Enfin le mode Cour de récré offre la possibilité de participer à différentes courses aléatoires aux règles diverses avec un classement en ligne et fantôme interposé. Autant vous dire que la durée de vie du titre est pour le moins conséquente même si dans les faits les épreuves se bouclent majoritairement en moins de 3 minutes.

Mais comment écrire sur un jeu de course sans en évoquer ses bolides ? Au départ seuls deux véhicules sont sélectionnables pour atteindre au final le nombre de 32 voitures. Bien qu’aucune ne soit sous licence officielle, les mécanos en herbe reconnaîtront aisément les différents modèles. Cela va de la Honda NSX, à la Toyota Supra, en passant par la Lancia Stratos. À côté des voitures communes pour ce type de jeu s’ajoutent des véhicules plus exotiques que vous aurez le loisir de découvrir au fur et à mesure de vos victoires.


Avec tout ce contenu, on en oublierait presque d’évoquer la partie multijoueur du titre. Et bien sachez que l’ensemble des modes sont jouables jusqu’à quatre simultanément en local. Voilà qui laisse de très nombreuses possibilités pour les soirées entre amis, d’ailleurs dans ce domaine, Horizon Chase Turbo se présente à coup sûr comme une excellente alternative à Mario Kart 8 Deluxe tant les parties sont plaisantes à jouer. Par contre, pour ce qui est des fonctionnalités en ligne, celles-ci se limitent à un simple mode fantôme agrémenté de son classement. Affronter d’autres joueurs dans de véritables courses et non pas via des fantômes aurez été un gros avantage mais ne soyons pas trop sévère sur ce point, le contenu étant déjà bien étoffé de base.

Attaquons nous dès à présent à la prise en main du titre. D’un point de vu accessibilité, difficile de faire plus simple : un bouton pour mettre la gomme, un autre pour accessoirement freiner, le stick ou la croix pour contrôler la direction et pour finir une touche pour l’indispensable klaxon. Voilà donc le joueur prêt à dévorer l’asphalte, c’est simple et efficace ! Les sensations manettes en mains sont excellentes, c’est un réel plaisir de zigzaguer pied au plancher entre les opposants à des vitesses folles tout en essayant de ne pas louper les jetons et les jerricanes ! Le bolide colle littéralement à la route et répond à la moindre sollicitation, les sensations sont immédiates et procurent un plaisir 100 % arcade.

Bien que la plupart des courses soient relativement courtes, elles ne manquent pas pour autant d’intensité. Rares sont les fois où il faut freiner, tout au plus, il est nécessaire de lâcher quelque instant l’accélérateur et de braquer à fond pour aborder les courbes les plus délicates. À noter que la plus grande difficulté du jeu ne vient pas forcément des tracés mais plutôt des opposants présents sur la piste. Doubler ces derniers n’est pas de tout repos et peut même être source de frustration. Pour cause, des collisions donnant des sueurs tant elles sont punitives, sans compter sur l’I.A qui maîtrise parfaitement l’art de refermer les portes ne laissant au final que de maigres occasions pour effectuer les dépassements. D’ailleurs, il n’est pas rare que le dénouement de la course se déroule aux abords des derniers virages amenant la pression à un haut niveau. Vous voilà donc prévenu !


Pour ce qui est de l’aspect visuel du titre, les développeurs ont pris un parti qui ne peut laisser dans l’indifférence via l’utilisation d’une technique appelée « low-poly ». Pour faire simple, chaque élément 3D (voiture, décor) est modélisé et « texturé » dans sa plus simple expression. Au premier abord, le résultat peut paraître simpliste ou enfantin mais en y regardant de plus près, on ne peut que féliciter la qualité du travail. Les circuits sont de véritables cartes postales colorées, remplis de détails et de clichés en tout genre prêtant à sourire. Chaque destination possède son identité propre, le travail est admirable et l’on se surprend malgré la vitesse à vouloir admirer les décors (ce qui en soit reste un exercice délicat). Ajoutez à tout cela des commentaires moqueurs du pilote s’affichant sous forme de bulles, des cycles jour/nuit, des effets météorologiques comme la pluie, la neige ou encore l’orage et vous obtenez un jeu qui graphiquement ne plaira pas à tout le monde certes mais qui propose une cohérence indéniable réussissant le pari de la nostalgie.

La bande son est elle aussi un bel hommage aux jeux de courses de l’époque, les musiques sont sans aucun doute l’un des points forts d’Horizon Chase Turbo. Du véritable miel pour les esgourdes ! Les développeurs ont fait ici appel à un certain Barry Leitch pour s’atteler à la composition des morceaux. Ce nom n’évoque peut-être pas grand-chose pour la plupart d’entre vous, mais sachez que celui-ci était déjà en charge des musiques de Top Gear et de Lotus Turbo Challenge. Autant vous dire que ce monsieur connaît son sujet et nous gratifie ici de compositions mélangeant des sonorités « rétro » et modernes pour un résultat diablement efficace. Les musiques collent à l’esprit du jeu et participent beaucoup à son charme, seul reproche : il aurait été sympathique que le nombre de ces compositions soit plus élevé car quand c’est aussi bon, on en veut toujours plus.


Au final avec ces éloges, on pourrait prétendre qu’Horizon Chase Turbo frise la perfection mais quelques grains de sable viennent tout de même gripper cette belle mécanique. Comme dit précédemment, les collisions sont vraiment punitives et rendent l’issue des courses parfois injuste, les tracés quant à eux bien que nombreux (plus d’une centaine) donnent de temps en temps l’impression d’avoir été élaborés via un éditeur de circuit un peu trop basique. Autre grief, cette fois-ci concernant la partie technique : bien que le jeu tourne admirablement bien sur la console de Nintendo, il arrive parfois qu’une saccade arrive aléatoirement sans prévenir et sans pour autant que l’écran soit surchargé. Après avoir pris contact et signaler les faits aux développeurs, la réponse indique que le problème est connu et sera « patché » prochainement.

Assurément, Horizon Chase Turbo est un très bon jeu de course dans la plus pure tradition de l’arcade. Seul ou à plusieurs, il est la promesse d’excellents moments empreint d’une sensation de vitesse folle et de nostalgie. Même une fois terminé, ce qui peut demander pas mal de temps si le joueur souhaite établir le 100 %, il sera toujours plaisant d’y revenir pour picorer quelques épreuves que ce soit en mode portable ou TV. Bref, ce jeu est un hommage vrombissant aux jeux de courses d’antan et réveillera à coups sûrs des souvenirs chez certains joueurs avec un énorme plaisir manette en main. Une valeur sûre !

Test de The Dark Bear

Ce qu’on a aimé :
  • La prise en main immédiate, l’arcade à domicile
  • La sensation de vitesse et le plaisir de jeu
  • L’ambiance générale
  • Les musiques de l’amour

Ce qu’on a moins aimé :
  • La gestion des collisions
  • L’absence d’un véritable mode en ligne
  • Les saccades intervenues durant le test


Prix : 19,99 €
Genre : Course arcade
Taille eShop : 927,99 MB
Développeur / Éditeur : Aquiris Game Studio / Aquiris

Test réalisé depuis une version gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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