lundi 13 mai 2019

[TEST] Deponia sur Nintendo Switch

Amateurs et amatrices de point & click, soyez les bienvenus puisqu’il est question dans ce test de découvrir ou de redécouvrir le nommé Deponia. Premier opus d’une série ayant fait ses premiers pas en 2012 sur PC, cette production signée par le studio Daedalic nous fait l’honneur de débarquer sur la console hybride de Nintendo. Jeu apprécié à sa sortie par les aficionados du genre notamment pour ses énigmes et son univers loufoques, voyons de suite si ce portage réussit à nous convaincre malgré le poids des années.


Deponia nous propose d’incarner Rufus, l’archétype du parfait « looser » méprisable, bricoleur du dimanche assumé et partisan du moindre effort. Habitant la décharge à ciel ouvert de Deponia, celui-ci n’a qu’une seule idée en tête : celle de s’envoler pour Elysium, une cité suspendue aux nuages remplie de promesses et synonyme d’un meilleur quotidien. Multipliant les tentatives, ce bougre un brin simplet n’a de cesse d’élaborer des plans farfelus voués à l’échec et exaspérant son entourage faute des dégâts occasionnés. Obstiné à rejoindre Elysium avec les moyens du bord, celui-ci met au point une énième tentative, un nouvel essai qui selon ses dires ne peut qu’être couronné de succès. La valise est prête, les derniers réglages sont effectués, le voilà donc prêt à partir à bord d’une « fusée » de fortune en quête du bonheur. Évidemment, vous vous en doutez, rien ne se passe comme prévu mais cet échec sera l’occasion pour Rufus de faire la rencontre de la charmante Goal, une habitante d’Elysium qui l’embarquera malgré lui dans une folle aventure.

Que cela soit clairement notifié, Deponia ne brille en aucun cas par l’originalité de son scénario. On y retrouve en effet des thématiques maintes fois abordées, laissant derrière elles cette impression de déjà-vu. Pour autant, cette aventure réussit le pari de tenir le joueur en haleine jusqu’à sa toute fin, grandement aidé par le personnage de Rufus. Loufoque ô possible, son attitude méprisable et détestable le rend en fin de compte bien sympathique. Quant à l’écriture, même si elle n’offre rien d’extraordinaire, elle se montre tout à fait convaincante notamment grâce à un humour omniprésent faisant majoritairement mouche. Le traitement des personnages principaux et secondaires est globalement de bonne facture avec une volonté constante de présenter les événements sous un prisme totalement décalé. Sans que cela nous pousse à rire perpétuellement aux éclats, il faut bien avouer que ce périple se laisse savourer avec plaisir et le sourire aux lèvres.


Décalé, désopilant, absurde, ces adjectifs ne se cantonnent pas uniquement au scénario et aux personnages mais également aux énigmes disséminées tout au long de l’aventure. Sous ses airs de point & click aux mécaniques convenues, Deponia peut s’arguer de la présence de casse-tête aussi déjantés que son univers. Bien que la difficulté soit progressive, il paraît évident que certaines énigmes demanderont non pas une once de logique mais plutôt une bonne tranche de folie. Autant vous dire que les occasions de vous gratter la tête ne manqueront pas et l’on pourra sans conteste pester face à certaines situations complètement tirées par les cheveux. Fort heureusement, une fois le penchant totalement absurde des diverses épreuves assimilé, on se plaît à tenter les combinaisons les plus improbables pour arriver à nos fins et continuer le périple. Seule ombre au tableau concernant les énigmes, les incessants allers-retours entre les différents tableaux qui laissent s’installer une certaine lassitude et évidemment portent préjudice à un ensemble pourtant de bonne facture.


Concernant la prise en main, Deponia propose un début d’aventure habilement déguisé en un didacticiel permettant de s’approprier les commandes. Portage de la version PC, celui-ci comporte une différence notable dans son maniement. En effet, le déplacement du curseur typique d’une jouabilité à la souris est ici remplacé par une sélection des points d’intérêts via le stick droit. La méthode est fonctionnelle avec la possibilité en guise d’agrément, d’afficher l’ensemble des points rapidement, histoire de s’y retrouver facilement dans des tableaux parfois bien chargés. On peut tout de même regretter (comme souvent) qu’aucun support des fonctions tactiles de l’écran ne soit pris en charge…

Visuellement et cela même si la technique n’est pas folle, l’ensemble se révèle tout à fait convaincant. Avec son allure d’animé à la sauce steampunk, Deponia dispose assurément d’un grand capital sympathie. Les différents environnements parcourus grouillent de détails, la palette des couleurs utilisée coïncide très bien avec l’univers steampunk et l’intégration des personnages est sans fausse note. Cerise sur le gâteau, la présence de courtes séquences animées jalonnant l’aventure, empreintes d’humour, celles-ci apportent une bonne dose de fraîcheur à l’ensemble. Concernant la bande-son, elle est en soi légèrement décevante, cause d’une musique sans envergure qui restera difficilement en mémoire bien qu’elle fasse le « job ». On regrette surtout l’absence de doublage en français, nous laissant ainsi en compagnie de doublages en anglais (à l’intonation parfois surprenante) et diverses langues sous-titrées dans la langue de Molière.


Au final et malgré le poids des années, Deponia n’a rien perdu de sa superbe et reste tout à fait convaincant d’autant plus que le genre sied parfaitement à la console en mode portable. Avec une durée de vie approchant la dizaine d’heures pour un premier run, il se révèle être une belle expérience promesse de perte capillaire et de sourires aux lèvres. Mais au-delà des qualités du jeu, on peut émettre certaines réserves concernant le prix pratiqué : disponible au tarif de 39€99 sur l’eShop, on ne peut que rester dubitatif devant un tel montant d’autant plus si on compare celui-ci aux autres plateformes. À noter qu’une version physique du jeu est disponible, l’occasion peut être de se procurer le jeu à moindres frais d’ici quelque temps…


Ce test fut l’occasion de mette en lumière un dysfonctionnement, apparemment connu des développeurs concernant le réveil de Goal. Dans les faits, une fois l’entonnoir récupéré et le café réalisé, il vous faudra effectuer d’autres manipulations pour espérer réveiller la belle :
  • Combiner la fléchette avec le tranquillisant
  • Combiner la fléchette tranquillisante avec l’entonnoir
  • Tirer la fléchette tranquillisante sur Tony via la fenêtre de son magasin
  • Récupérer les coupons dans le magasin
  • Utiliser l’entonnoir et le café pour réveiller Goal
Comme vous pouvez l’imaginer la récupération des coupons fait partie d’une autre énigme et n’a aucun lien avec le réveil de Goal. Ce « bug » sera à priori corriger lors d’une prochaine mise à jour selon les développeurs.

Test de The Dark Bear

Ce qu’on a aimé :
  • Le personnage de Rufus
  • L’humour omniprésent
  • La direction artistique
  • La durée de vie honorable
  • Des énigmes bien plaisantes…

Ce qu’on a moins aimé :
  • … mais parfois tirées par les cheveux
  • Les nombreux allers-retours
  • Les musiques anecdotiques
  • Aucun support des fonctions tactiles


Prix : 39,99 €
Genre : Aventure, point & click
Taille eShop : 1,07 Go
Date de sortie européenne : 24/04/2019
Développeur / Éditeur : Daedalic Entertainment GmbH / Daedalic Entertainment GmbH

Test réalisé depuis une version dématérialisée gracieusement fournie par l’éditeur. Les images publiées dans ce test sont issues de nos propres sessions de jeu et la note attribuée reflète notre propre avis personnel.

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